Wanted : Machiavel

Le dénommé Niccolò Machiavelli, plus connu sous le nom de Nicolas Machiavel, secrétaire de la chancellerie de Florence, aurait été aperçu a plusieurs reprises dans la bonne ville de Nantes entre l’an de grâce 1498 et l’an 1515. Certains informateurs prétendent que l’inspirateur involontaire du machiavelisme aurait été mêlé au mariage d’Anne de Bretagne et de Louis d’Orléans, futur Louis XII. D’autres préfèrent lui voir jouer un rôle d’intrigant auprès du cardinal d’Amboise, premier ministre du même Louis XII, lors d’un passage chez l’épouse du roi. D’autres encore affirment qu’il aurait séjourné au Bouffay. Les informations sont parcellaires, confuses, et parfois contradictoires.

machiavelComme dans toute enquête policière, les rumeurs les plus fantaisistes circulent. Même si l’on retrouve quelques traces sérieuses de ce passage, notamment dans “L’anti-Machiavel” d’Innocent Gentillet (sic) publié en 1576. Le tout nouveau “Dictionnaire de Nantes” ne trouve pas un gramme dans ses 4,2 kilos pour relever ce passage. Bref, la police de l’histoire est circonspecte. Tout témoignage est le bienvenu. Il sera soumis à l’implacable érudition de maitre court. Cet appel n’est pas limité dans le temps.

Satané Barbey

Il est des livres qui font souffrir comme l’escalade d’une montagne, dont on abandonne cent fois la lecture, et que l’on reprend cent fois, sentant confusément que le paysage se dégagera un jour, que cette montée conduit quelque part, même si l’on peste régulièrement contre l’auteur, ses manies, ses digressions, ses envolées, les impasses où il nous fourvoie.

 barbey prêtreOn pourrait citer Au dessous de volcan de Malcolm Lowry, ou la Recherche de Proust. Je vis actuellement ce genre d’épreuve avec Un prêtre marié de Barbey d’Aurevilly. Dix fois abandonné, dix fois repris, ce livre diabolique, dont l’issue dramatique est écrite depuis la première ligne, vous cannibalise l’esprit, vous fait porter la malédiction qui pèse sur le héros dont on ne sait comment on finira, un jour, par se débarrasser.

 On est ici exaspéré par la nature butée de Sombreval, ce prêtre défroqué à la Révolution, qui revient hanter un château délabré au pays de son enfance, en compagnie de sa fille. Laquelle, après avoir compris qu’elle était le fruit d’amours interdites, a décidé de consacrer sa vie à Dieu, au risque de rendre fou son jeune voisin, ensorcelé par sa beauté. On n’en est pas moins ébahi par l’inventivité des images “… je ne sais quel tremblement dans la mâture de cet homme…” et l’acuité du regard de l’auteur sur la nature humaine, les prisons mentales qu’il se construit. Même si Barbey le porte avec des lunettes catholiques, quelque peu obscurcies par l’idée récurrente de péché.

Le style de Barbey, mélange singulier de brutalité et d’élégance, ses images qui sentent l’écurie et les salons décrépis de l’aristocratie finissante, ses fulgurances, comme celle-ci, extraite des Diaboliques (citée de mémoire), « Les premiers cheveux blancs dans sa toison annonçaient la fin de l’Empire et l’arrivée des barbares », font de ce dandy réactionnaire, défenseur de Baudelaire, un auteur inclassable, relégué au purgatoire des lettres, aux côtés de Mirbeau, de Huysmans et de Bloy. Mais quelle langue et quel diable d’homme ! Le lecteur n’est pas ménagé, il doit suivre, en dépit des détours, des bourbiers et des chemins creux. Sinon tant pis pour lui. Qu’il aille se faire pendre ailleurs. Nous n’en tâcherons pas moins de nous accrocher aux flans de la colline dans cette Normandie du XIXème, imperméable au cours du temps. Même si l’on doit encore souffrir un peu.

Le Chevalier des Touches et Les Diaboliques me semblent les portes la plus engageantes pour entrer dans cette oeuvre.

Ecrire et ne pas se taire

Moment de plaisir ce dimanche au salon du livre de Guérande. La compagnie d’Eva Nodari, qui vient de publier un délicieux recueil de poésies érotiques, a enchanté cette après-midi automnale où les auteurs de Bretagne et d’ailleurs avaient rendez-vous dans le joyeux brouhaha de l’espace Athénor.

eva nodariPour être franc, je redoute un peu ce genre de manifestation, où les auteurs sont alignés derrière des tables comme autant de bêtes curieuses auxquelles on n’ose pas adresser la parole. N’étant pas un adepte de l’apostrophe anonyme, je passe en général le plus clair de mon temps à lire et à bavarder avec mes voisins, en attendant le passage de quelque lecteur fidèle ou de quelque connaissance en promenade dominicale. Mais les livres du Petit Véhicule, avec leur reliure « à la chinoise », cousue main, leur facture artisanale, ont ceci de plaisant qu’ils intriguent le passant et suscitent la conversation.

 Et puis, nous approchons des fêtes de fin d’année, ce que je n’avais pas intégré, toujours en retard d’un train. Et ces jolis petits livres, pour peu que l’on prenne le temps d’en présenter l’argument, obtiennent dans ce genre de circonstance, où l’on se laisse volontiers séduire par un bel objet, un succès qui peut ravir l’éditeur. Sans compter que cela contraint les auteurs à extraire la moelle de leur travail pour le présenter en quelques phrases. Même si comme le dit facétieusement Daniel Morvan dans Lucia Antonia funambule, « j’écris pour me taire ».

 moto rouge 2« Découverte géographique, voyage initiatique, parcours littéraire… ». Il n’en faut pas moins parler un peu et se résoudre aux formules lapidaires pour présenter ses ouvrages, en résistant à certaine forme de facilité qui voudrait que l’on évoque plus avant la relation père-fils parcourant chacun des récits. Mais ma charmante voisine, traductrice dans la vie, m’a en quelque sorte libéré, en évoquant avec élégance et retenue un travail autrement plus intime.

 L’une des qualités des petits éditeurs est de suivre ses auteurs, de les accompagner dans le temps, de faire vivre leurs livres. J’ai constaté avec plaisir ce dimanche, où la nouvelle édition de La Moto bleue, vêtue de rouge, a obtenu un succès comparable au Royaume de Siam, que ces récits étaient bien vivants et que certains lecteurs se réjouissaient de les offrir à l’occasion des fêtes. C’est un beau cadeau pour l’auteur.

Trois Continents, le journal

Le  journal des étudiants d’infocom Nantes sur le festival des 3 Continents, consacré aux cinémas d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie, vient de paraître. A la Une un sujet sur le centenaire du cinéma indien. Pour y accéder cliquer sur la photo.

photo de couv #3

 A propos d’Inde, signalons que les bien nommées éditions du Petit Véhicule seront présentes ce week-end (23/24 novembre) au salon du livre de Guérande .  Vous y trouverez notamment  La Moto bleue, récit d’un voyage au pays de Ganesh, à pied, en train et en rickshaw, en compagnie d’un garçon de onze ans. Et naturellement mon dernier attentat contre la littérature  Au Royaume de Siam.

Fébrilité

Les trente-trois étudiants du Master 2 infocom de Nantes sont à pied d’oeuvre pour couvrir la trentième-cinquième édition du festival des 3 continents, consacré aux cinémas d’Afrique, d’Amérique Latine et d’Asie.

 cigarettes

Organisés en rédactions web et papier ils réalisent le site web Preview, et préparent deux éditions papier du journal du festival. Avant la soirée d’inauguration, ce mardi 19 novembre, une image de la fébrilité de la rédaction, réalisée par Louise, sur le balcon qui fait office de fumoir. Et, en guise d’introduction, le papier de Clémence, sur The Lunchbox, le film indien  présenté lors de la soirée d’ouverture, que nous avons révisé ensemble.

Très chère urssaf

Je sais que tu es ombrageuse et qu’il faut te parler avec douceur, mais notre relation dût-elle en souffrir, je ne vois pas d’autre solution que de m’adresser à toi avec franchise aujourd’hui : tu devrais arrêter de boire ; ça ne te réussit pas du tout, et ça devient infernal pour ton entourage. Tu tiens des propos incohérents, tu deviens irascible et menaçante sans raison, bref tu te fais du mal et ça m’embête. verre

Tu m’as ainsi envoyé deux courriers le 9 octobre, le premier m’indiquant que tu m’accordes la remise totale des majorations et pénalités que tu me réclamais indûment depuis des mois, le second m’informant que tu ne peux examiner ma demande de remise, et que j’ai intérêt à payer majorations et pénalités au plus tôt, sinon ça va chauffer pour mon matricule.

Je suis d’autant plus perplexe que j’avais reçu quelques jours auparavant, une « mise en demeure » m’invitant à te régler une autre somme, qui ne correspond à rien de ce dont tu m’avais parlé auparavant, me menaçant d’engager des poursuites « sans nouvel avis, dans les conditions indiquées au verso » en cas de non-paiement dans le mois. Ces conditions indiquées au verso me glacent le sang tu l’imagines et je n’ose pas même les consulter.

Lorsque tu seras à jeûn, peut-être pourrais-tu consulter mon dossier, qui te montrera que tu ne me reproches rien d’autre que ta propre incurie. Tu me réclames en effet des pénalités couvrant la période où tu ignorais superbement mes demandes réitérées, que dis-je mes supplications, pour être immatriculé dans tes augustes registres. En d’autres termes tu voudrais me faire payer tes propres retards. Ce n’est pas bien, ma chère, ça ne se fait pas.

En attendant, je suis bien embarrassé. Dois-je croire ton courrier du 9 octobre ou celui du 9 octobre ? Dois-je me préparer à une saisie sur mon compte en banque ou à une visite d’huissier ? Je suis bien embêté parce que devant un tribunal j’ai peur que ton intempérance ne soit mise à jour. Mais surtout, permets-moi de te le confier, je commence à être fâché contre toi en pensant à mes frères cotisants qui n’ont pas le temps de t’écrire les réponses rigolotes comme je m’emploie à le faire depuis dix-huit mois.

Prends conscience que certains d’entre eux prennent ces « mises en demeure » pour argent comptant, et que tu terrorises ainsi des travailleurs indépendants qui ne comprennent rien à tes incohérences. D’autant que tu ne réponds pas au téléphone – payant qui plus est – ni évidemment aux courriers, même recommandés, sinon par des menaces pré-rédigées. Je ne serais pas surpris que ta coupable désinvolture ne fasse le lit de certaines postures extrémistes sur des esprits faibles et désarmés.

Alors un effort, il y a des consultations contre les addictions au CHU, et pour toi ce doit être gratuit.

Soigne-toi bien,
Philippe

Bibliothèque de Babel

Avec le temps, la géographie de la diffusion d’un livre prend des formes inattendues. On sait, grâce à quelques lecteurs, à une commande chez l’éditeur, que tel titre est parti au Canada ou tel autre en Argentine, mais cela reste, disons, anecdotique. On n’imagine pas, même si on peut le souhaiter secrètement, qu’un livre édité à Nantes ou à Rennes soit appelé à voyager au-delà des frontières.

 Je viens de découvrir, à la faveur d’une recherche sur mon premier attentat contre la littérature – un livre désormais épuisé – qu’un exemplaire se trouvait, dans sa version anglaise, à la bibliothèque d’Alexandrie, en Egypte. Oui, à la Bibliotheca Alexandrina « The library of Alexandria. ». Incredible.

library

Mais ce n’est pas tout. Le site en question, relève que plusieurs de mes forfaits, pourtant non traduits, se trouvent dans des bibliothèques en Suisse, en Allemagne et surtout aux Etats-Unis. Et pas des bibliothèques de quartier puis que « L’homme blanc » est disponible à Yale University library, « Derrière la montagne » à la New-York public library et « Balade autour d’Annonay » à Harvard (Harvard college library). Oups.

Restons calme, l’explication de ce mystère réside peut-être dans le fait que ces bibliothèques se procurent systématiquement tous les titres qui paraissent dans le monde (comme le fait la Bnf pour la France par le biais du dépôt légal), même si cela paraît insensé. Mais dans ce cas tous les titres devraient être représentés, et non répartis ici ou là, de façon apparemment aléatoire.

Autre hypothèse, la nature des livres : des récits de voyage ou des monographies traitant d’un lieu. Chaque titre est en effet accompagné de mots clés, à l’image de “L’homme blanc” : Eastern Africa, social life and customs, travel narrative. Ce ne serait pas totalement illogique dans des bibliothèques universitaires, sachant que les anglo-saxons sont, on le sait, plus portés que nous ne le sommes sur les récits de voyage. Mais je n’en sais rien. Il est plus compréhensible, pour des raisons sans doute liées à la seconde guerre mondiale,  que « Saint-Nazaire, porte ouverte sur le monde » soit présent dans plusieurs bibliothèques en Allemagne. En revanche que « Tour around Annonay » se retrouve à la bibliothèque d’Alexandrie est un mystère quasi-borgesien.

Ce clin d’œil du ciel ravit l’auteur, vous l’imaginez, et va lui donner du cœur à l’ouvrage pour poursuivre la composition, pour l’heure interrompue, du récit de voyage entamée cet été, et qui se déroule, justement, aux Etats-Unis, où un lecteur francophile débusquera peut-être, dans de longues années, un petit bouquin poussiéreux lui proposant un regard singulier sur son pays au début des années quatre-vingt. Il n’est pas interdit de rêver.

Illustration : improbables librairies

de la poule au Code civil

Boris Cyrulnik, Alain Finkelkraut, Michel Onfray, Mathieu Ricard, Hubert Reeves… l’aristocratie de la pensée contemporaine se mobilise ces jours-ci pour une reconnaissance juridique de la condition animale, à l’initiative de 30 millions d’amis. Dans le Code civil, en effet, l’animal serait assimilé à un « bien » au même titre qu’une chaise ou une casserole, ce qui est un peu sévère, reconnaissons-le, ainsi présenté.

Il n’est pas question ici de mettre en cause la louable intention de tous ces grands personnages, et encore moins le nécessaire changement de pied à l’égard de nos frères animaux, en cette époque qui est probablement la plus cruelle de l’Histoire à leur égard. Mais est-il possible de contester le choix du terrain ?

 C’est une manie bien française de considérer que la loi est la solution miracle pour résoudre un problème. Passons sur le fait que les rédacteurs du Code civil, en 1804, n’ont peut-être tout simplement pas pensé à créer un régime spécial pour les animaux, sans pour autant les assimiler à des meubles. C’est une déduction tirée d’un vide juridique. Passons également sur le fait qu’une jurisprudence constante condamne la maltraitance et la cruauté envers les animaux.

coq-poule

 Pour l’heure la question me semble plutôt se poser sur le terrain économique. L’industrie agro-alimentaire, qui exécute chaque année des millions de poules, de vaches et de cochons dans des conditions épouvantables, se contrefout en effet d’une loi protégeant le chien-chien à sa mémère. Il est en revanche extrêmement attentif au fait que les conditions de vie des animaux élevés en batterie, ne puissent en aucun cas, être rendues publiques. Ainsi plusieurs décisions de justice ont-elles interdit récemment la diffusion d’images prises dans des élevages de poules au motif qu’il s‘agissait d’une « atteinte à la vie privée » des éleveurs. On croit rêver.

Aujourd’hui les textes européens cautionnent les conditions dans lesquelles sont exploités les élevages et les abattoirs. Il n’y a donc pas de maltraitance officielle, et l’introduction de l’animal dans le code civil ne changera rien à l’affaire. Elle donnera peut-être bonne conscience à quelques-uns, sans résoudre le problème. Seules de véritables campagnes d’information pourraient retourner l’opinion et faire pression pour une amélioration de cette condition.

Cela étant, ne soyons pas trop persifleur, cette reconnaissance serait un premier pas, qui en appelle nécessairement d’autres, le risque est de se satisfaire de cette avancée symbolique. Cela fera une belle jambe aux poulets en batterie d’être inscrits dans le code civil.

Un mot de Montaigne, pour terminer. Qui est sans doute l’un des précurseurs de l’idée que la différence entre l’homme et l’animal est plus ténue qu’il n’y paraît. (Essais I, 42) : « Plutarque dit en quelque lieu qu’il ne trouve point si grande distance de beste à beste, comme il trouve d’homme à homme. Il parle de la suffisance de l’ame et qualitez internes. A la verité (…) j’encherirois volontiers sur Plutarque; et dirois qu’il y a plus de distance de tel à tel homme qu’il n’y a de tel homme à telle beste. »

Il est étonnant que l’on s’étonne

Il semble que l’on s’étonne ces jours-ci du fait que les services de renseignements américains soient en capacité d’intercepter les échanges numériques de l’ensemble de la planète. Est-il permis de s’étonner que l’on s’étonne ?
L’écrasante majorité des opérateurs est américaine, n’est-elle pas ? Qu’il s’agisse de tuyaux ou de services : Microsoft, Apple, google, facebook, twitter pour ne citer que les plus célèbres. Et que se passe-t-il lorsque nous effectuons une simple recherche sur google ? Cette recherche fait – et c’est magique convenons-en– le tour du web en quelques millisecondes. Va fouiner dans tous les recoins de la galaxie internet, parmi les milliards de données stockées dans de gigantesques fermes ou dans ce qu’il est désormais convenu d’appeler les nuages de données, mais qui sont en fait d’immenses data-centers bien accrochés au sol, pour la plupart basés aux Etats-Unis.

Data-Center-

Il suffit d’observer la pertinence des messages publicitaires qui nous sont délivrés pour mesurer à quel point la nature de nos recherches est décryptée en temps réel par l’industrie du commerce, avec le concours aimable des susdits opérateurs. Nos machines sont des livres ouverts, dans lesquelles les geeks peuvent venir pêcher à loisir, en utilisant les mêmes tuyaux que les nôtres, mais dans l’autre sens. On imagine facilement à quel point les spécialistes du renseignement peuvent capter nos conversations privées, plus aisément que les employés des PTT ne le faisaient par le passé en posant des bretelles de dérivation sur les lignes téléphoniques.
Ce n’est somme toute pas très grave, si l’on n’a pas l’intention de poser une bombe dans le prochain avion. En écrivant ce mot – bombe – il est d’ailleurs possible que ce blog s’expose à une visite impromptue. Il va falloir s’habituer les amis. Prendre conscience du fait que le progrès technique a toujours un prix, comme le dirait Jacques Ellul. Et ce prix est un rétrécissement de la sphère privée. Nous revenons, d’une certaine façon, au contrôle social des temps passés. Notre machine est un peu notre curé, notre confessionnal, mais à ciel ouvert.
Il y a deux façons de le prendre. En s’offusquant, en criant au scandale. Ou en restant philosophe, comme l’écrivain Eric Pessan : « Plutôt que de lire mes mails, la NSA ferait mieux de lire mes livres. »

Illustration : data-center google