Wanted : Machiavel

Le dénommé Niccolò Machiavelli, plus connu sous le nom de Nicolas Machiavel, secrétaire de la chancellerie de Florence, aurait été aperçu a plusieurs reprises dans la bonne ville de Nantes entre l’an de grâce 1498 et l’an 1515. Certains informateurs prétendent que l’inspirateur involontaire du machiavelisme aurait été mêlé au mariage d’Anne de Bretagne et de Louis d’Orléans, futur Louis XII. D’autres préfèrent lui voir jouer un rôle d’intrigant auprès du cardinal d’Amboise, premier ministre du même Louis XII, lors d’un passage chez l’épouse du roi. D’autres encore affirment qu’il aurait séjourné au Bouffay. Les informations sont parcellaires, confuses, et parfois contradictoires.

machiavelComme dans toute enquête policière, les rumeurs les plus fantaisistes circulent. Même si l’on retrouve quelques traces sérieuses de ce passage, notamment dans “L’anti-Machiavel” d’Innocent Gentillet (sic) publié en 1576. Le tout nouveau “Dictionnaire de Nantes” ne trouve pas un gramme dans ses 4,2 kilos pour relever ce passage. Bref, la police de l’histoire est circonspecte. Tout témoignage est le bienvenu. Il sera soumis à l’implacable érudition de maitre court. Cet appel n’est pas limité dans le temps.

32 réflexions sur « Wanted : Machiavel »

  1. Philippe Auteur de l’article

    Le fait que la cour était nomade n’arrange pas les affaires. Une hypothèse : il est possible que les négociations sensibles auxquelles a pu participer Machiavel se soient délibérément déroulées à l’écart des rassemblements officiels pour éviter les bavardages.

  2. court

    Et il n’est pas mentionné dans la promesse de mariage ni dans le Contrat de Janvier 1598 in DomMorice III, 813-14, ni dans le Traité de Mariage avec Louis XII (id, p 814) ou on ne trouve pas non plus d’ailleurs ce fameux régime fiscal préférentiel qu’on nous ressort régulièrement; Peut etre dans le Traité avec Charles VIII,=?
    A noter, pour la bonne bouche, le fait que le mariage soit promis sous un an, le temps , c’est dit en toutes lettres , que Louis XII divorce de Jeanne de France….

  3. pascale

    On va y arriver….
    Oui, vous avez raison, Monsieur Court, en 1499 César Borgia épouse Charlotte d’Albret à Chinon! (les mauvaises langues disent que la dame est un “cadeau” de Louis XII), donc la bonne nouvelle de l’autorisation papale fut apportée à Chinon et non pas à Nantes.
    Quelle histoire!

  4. court

    Pascale
    Selon Brantome, Vie des Capitaines, qui retranscrirait sur Borgia le récit de sa Grand’Mère, c’est à Chinon qu’il est venu. Ou du moins on ne trouve pas trace de lui à Nantes ! On peut dater ce séjour entre Octobre et la Saint Valentin ou après.
    L’incertitude calendaire dont témoignent certains textes , autorise 1498 ancien style, ou 1499.
    Ce sont d’ailleurs les dates qui figurent en cet ordre dans le marginalia de l’Histoire de Morice et Lobineau. J’ajoute qu’il n’est pas nommé dans la liste des dignitaires, et c’est pourtant le fils du Pape!
    Bien à vous.
    MC
    PS
    S’il y était, a-t-il apporté des dragées? si oui, iln’y a pas de cadavre!
    s

  5. pascale

    Dunque, peut-on résumer ainsi : Machiavel fut bien en pays nantais ; il y vint au moins quatre fois ; la première, celle qui nous préoccupe, peut être fixée à l’an de grâce 1500 (yes, yes!!!) ; il ne semble pas qu’il y fît les négociations que l’on dit un peu partout sur le mariage de Louis XII et Anne ; lequel mariage était déjà “autorisé” par Alexandre VI ; lequel Borgia envoya son fils César porter le papier ad hoc en cette bonne ville de Nantes (peut-être en 1499?) ; lesquels Borgia fils et Machiavelli, respectivement, et indépendamment, n’assistèrent pas aux noces, car ils n’étaient pas dans le coin à ce moment-là.
    Je vais peut-être me faire tuer là!

  6. Philippe Auteur de l’article

    La source de la source, on pourrait dire que c’est de la méta-recherche M court. Mais c’est indéniablement comme ça qu’il faut procéder pour débusquer les erreurs qui courent de livre en livre.

  7. court

    ça y est!
    Il semble que la généalogie de cette “tradition”, c’est le mot employé par l’auteur, remonte au moins au Fureur breton dans un numéro de 1913, malheureusement inaccessible sur le net! La date du séjour est pour l’auteur 1500, mais on ne sait pas sur quoi il la justifie, et si c’est le cas.
    Cette sorte de version bretonne de l’Intermédiaire des Chercheurs et des Curieux doit se trouver en Bibliothèque, et qui sait à Nantes!
    A bientôt.
    MCourt

  8. Philippe Auteur de l’article

    Infatigable M Court ! Merci encore à vous pour ces recherches. Je vais poster une autre chronique, mais les recherches peuvent évidemment se poursuivre.

  9. court

    Rien dans Raison du Cleuziou, La Bretagne des Origines à la Réunification, sauf une trace de commandes du dernier Duc de Tapisseries florentines.
    On note qu’en 1491, l évèque de Vannes Laurent Cibo est italien.ceci pour ld’éventuelles connections…
    Bien à vous.
    MC

  10. court

    Note
    Est-ce que tout cela ne remonterait pas à La Borderie, ou à son maitre Lalande de Calan?
    C’est l’expression “recueil d’historiettes du début du siècle”, soit en plein époque des Bibliophiles Bretons et de la recherche aristocratique qui m’y fait penser.
    A noter qu’on trouve dans les résumés du cours sur l’Histoire de Bretagne du cher Arthur un homonyme _ou parent (?) à propos des friponneries italiennes sans doute sous les Montfort:
    “Malclavel ou Machiavel qui avoit livré aux Anglois une nef bretonne chargée de vins…”
    Un cousin italien à la mode de Bretagne, sans doute?
    Bien à vous.
    MCourt

  11. court

    Il faudrait savoir .Ou le Cardinal d’Amboise s’est fait construire une villa au bord de la Loire, ou il n’est passé à Nantes que pour le mariage;, ce qu’attestent les documents des Bénédictins.
    “Louis XII ne différa pas longtemps pour’épouser Anne de Bretagne. Le contract de leur mariage fut fait le septième de Janvier en présence des Cardinaux de Saint Pierre aux Liens et d’Amboise, du Seigneur de Ravestain, de Pierre d’Orange, du vicomte de Rohan nommé Comte dans l’acte, de l’évèque d’Albi, de Saint Brieux, de Léon, de Septe -Ceuta-, de Quimper, de Baieux”.Je passe sur les Maréchaux et les grands feudataires dont La Trémouille…”
    Et sauf erreur, c’est la seule entrée dans Lobineau ou le Cardinal est nommé en Bretagne.
    Bien à vous;
    MC

  12. pascale

    Je propose, avec prudence, s’agissant de la datation du premier passage de Machiavel dans la région nantaise, cette phrase extraite de “Machiavel, son génie et ses erreurs”, Volume 1 ; Alexis-François Artaud de Montor 1833, qui pourrait résoudre ce qui passe pour des hésitations ou des imprécisions, alors qu’il n’est peut-être question que d’une différence d’écriture. Après tout, les Italiens ne décomptent pas les siècles ainsi que nous, pourquoi pas les années, en tout cas à la Renaissance. Voici ce qu’écrit Montor : “le secrétaire (Machiavel donc) prit le chemin de sa patrie, où il arriva le 14 Janvier 1500 (style de Florence,) c’est-à-dire le 14 Janvier 1501.” Ce qui le fait bien séjourner en 1500, style de Nantes, pour plagier l’auteur. Il ne serait resté que quelques mois. Il semble attesté qu’il n’a pas assisté au mariage, comme on l’a déjà vu.

  13. y transfert

    Pour une meilleur compréhension du fil, voici les indications données par y sur le blog de Paul Edel :

    « A ma connaissance, le plus célèbre est Niccolo Machiavelli, dit Machiavel (1469-1527) en personne. Mais ce n’était évidemment pas un habitant. Ce penseur italien de la Renaissance et théoricien de la politique et de la guerre, fut en 1498, secrétaire de la seconde chancellerie de Florence. A ce titre, il était chargé de missions diplomatiques. C’est cette année-là qu’il est venu.

    Au nom de la République de Florence, Machiavel eut une entrevue diplomatique au château des ducs de Bretagne au sujet de l’annulation du mariage de Louis XII puis de son remariage qui devait se dérouler l’année suivante. Machiavel fit donc figure d’envoyé spécial. Eut-il une certaine influence ? Est-il resté au mariage ? On ne le sait pas. Quant au mariage du roi de France, avec Anne de Bretagne (mariée une première fois avec Charles VIII puis veuve), il eut bien lieu en 1499 au château de Nantes. Je ne sais pas si Machiavel faisait partie des convives.

    Oui. Différentes sources indiquent que le Florentin a séjourné dans le quartier du Bouffay, du 25août au 10septembre 1509. Il vivait dans une petite maison au coin de la rue Sainte-Croix et de la rue de la Juiverie en face de la porte latérale de l’église. Son hôte était barbier-chirurgien. Il serait aussi revenu en 1515 pour un autre bref séjour.

    Ces indications proviennent d’un ouvrage de Stéphane Pajot, journaliste à Presse-Océan et auteur de plusieurs ouvrages sur l’histoire Nantes, lequel précise : « J’avais pris ces renseignements sur l’un de mes propres livres « Histoires Extraordinaires et inédites de Nantes et de Loire-Atlantique », pages 51, 52 et 53 ; le guide Félibien, vous l’aurez deviné étant alors un guide virtuel que l’on retrouvait chaque dimanche.

    Cet ouvrage, vous pouvez le consulter à la médiathèque de Nantes. De mémoire, j’avais récupéré ces informations dans une revue annuelle (début 20e) nommée « L’intermédiaire nantais « ; sorte de recueil d’historiettes. A la médiathèque également.

  14. court

    Admettons, Pascal, mais pourquoi serait-ce faux? Sauf à supposer Gohory protestant, ce qu’il n’est pas apparemment, ou marqué par l’évangélisme, ce qu’il a pu etre s’il est vraiment le disciple de Rabelais que certains présentent, il faudrait prendre cette mise en boite du Cardinal d’Amboise comme une critique implicite du Cardinal de Lorraine qui accède, c’est vrai, au pouvoir supreme en 1559! Mais qui nous garantit que l’année de parution correspond à l’ année de rédaction? Par ailleurs, si évangélisme il y a , ne pas oublier qu’un texte posthume de Gohory , s’il est de lui, ce qui n’est pas impensable vu ses penchants vers le roman espagnol ,glorifie la Saint Barthélémy…. Décidément, sans pouvoir en rejeter la possibilité, je ne le sens pas inventer tout à fait cette anecdote….
    Il y a une autre possibilité: que Machiavel se mette en scène a posteriori face à un des grands hommes d’état de l’époque, car D’Amboise n’était pas un petit compagnon. Auquel cas l’anecdote est destinée à magnifier une clairvoyance à travers un échange qui a pu ne pas avoir lieu. Mais quid alors de Stephane Fargeot et de la validité de ses recherches?
    Décidément, nescio!
    Bien à vous.
    MCourt

  15. Philippe Auteur de l’article

    De retour d’une double journée de travail à Nantes, je découvre les informations données par Y sur le blog de Paul Edel, dont la source est… Stéphane Pajot, journaliste à Presse-Océan, un confrère et ami. Le monde virtuel est petit.
    L’énigme reste entière sur le premier passage à Nantes de Machiavel. Mais je pencherais plutôt pour l’hypothèse 1500, plus étayée. Celle de 1498 est certes séduisante, mais repose sur une chronique du début XXème, sujette à caution.

  16. pascale

    Juste ces lignes, tout simplement prélevées de la biographie de Machiavel dans l’édition Pléiade (p 40) : “Aussi est-il tout désigné pour accompagner l’envoyé de la Seigneurerie (Florence), Francesco della Casa, dans sa première légation à la cour de France, et l’aider à la délicate liquidation d’un échec retentissant où chacun des deux alliés avait ses torts (il s’agit de la débandade des Franco-Suisses à Florence, je me contente de reprendre ce que j’ai lu plus haut…. c’est, pour notre affaire nantaise sans intérêt). c’est le deuxième de ses déplacements à l’extérieur (il s’agit de l’extérieur de Florence, le premier en 1499 l’envoya en Romagne), et c’est le premier des quatre séjours qu’il fera en France. Il dure cinq mois, et sera plus fructueux en observations qu’en autres profits.”.
    Cela se passe en 1500.
    Peu de choses à se mettre sous la dent, sinon cette date qui rend plus qu’improbable (on estime par confiance envers le travail de ses gens-là que leurs recherches sont sérieuses, voire plus!) la présence de notre désormais ami dans les rues de Nantes ou du coin…. deux ans auparavant….
    Sous réserve, bien sûr…. bien sûr

  17. pascale

    Certes, certes, Monsieur Court, voilà pourquoi cette habileté manoeuvrière me semble “virtuose” non au sens actuel de celui qui fait de l’or avec ses mains, comme un pianiste ou un violoniste magnifique, mais comme celui qui maîtrise au plus au point l’art de l’esquive et du contournement, redoutable escrimeur en somme.
    Machiavel demande très expressément à un Prince (dont il ne fait qu’un portrait dans l’opuscule éponyme) de ne pas renoncer à la vertu, pourvu qu’elle ne nuise pas à ses affaires et ses intérêts, ce qui est quand même le comble, la pointe de la “manoeuvre”, et me fait toujours préférer quand il s’agit du texte et/ou des propos de l’auteur lui-même, l’adjectif “machiavélien” beaucoup moins… machiavélique, ce que n’était pas, à mon sens, notre Niccolo. Mais les mauvaises lectures des siècles ultérieurs firent plus de dégâts que le maître lui-même.

  18. court (rectificatif)

    pas d’opinion
    Ce heurt virtu -vertu est au centre du théatre classique, justement du fait de Richelieu. Parfois, on s’y perd. dans le méconnu Pertharite, Eduige dit à l’usurpateur Grimoald, qu’elle aime en secret quoique fille de Roi:
    ” Qu’Une haute vertu me plait mieux qu’un grand nom”

    Cette vertu est ici surtout l’habileté manœuvrière -virtu- de l’usurpateur qui a su remplacer le Roi, mais elle n’exclut pas une vertu digne d’un roi, ce que reconnait le remplacé
    ” Oui comme eux je te loue, et je doute avec eux
    Si sous leur vrai monarque ils seraient plus heureux”
    Et par là, la rédemption est possible quand, dans un Cinna à l’envers, Grimoald offre au Roi le partage des compétences: que le Roi règne, que G soit son ministre, par un partage des compétences.
    On est en plein retour de la mystique héroique royale, dont les assises sont religieuses.
    Pertharite
    “Ah, c’est pousser trop loin la générosité.”
    Soit La qualité royale par excellence du noble coeur
    Il y a ici une conciliation de la vertu et de la “virtu” qui illustre l’effort héroique cornélien et rejoint Machiavel tel que le lit Gohory. La ^politique machiavélique est un chose, sans les vertus royales elle n’est rien.
    A bientot.
    MC

  19. pascale

    J’ai juste une seconde, je repasserai…
    J’ai pris l’habitude de “traduire” virtù par virtuosité, du moins dans Il Principe, ou, bien sûr, laisser le terme italien au plus proche de son ancêtre romain… quand le contexte le requiert, la virtù militaire des Latins qui avait bien peu de vertu….

  20. Court

    Je n’ai pas ‘opinion sur la question, Pascale, mais le double sens de la virtu dont le siècle suivant joue permet l’une et l’autre configuration. Après tout, Richelieu était un évèque très pénètré de sa fonction à Luçon. La Virtu -habileté- n’exclut pas la vertu, chrétienne. C’est un peu, si le mot est authentique ,Ce que sous-entend le Pape de l’époque en apprenant la mort du Cardinal
    “S’il n’ y a pas de Dieu, quel homme! Mais s’il y en a un, il va payer!”
    Bien à vous.
    MC

  21. pascale

    SI je peux me permettre, M. Court, je suis bien d’avis aussi que Machiavel n’était point athée.
    Je vais m’y recoller un peu demain. Aujourd’hui ma journée de labeur fut un peu longue (15heures sans retourner dans mon logis)….

  22. Court

    Rectificatif
    C’est la Princesse de Tarente , Charlotte d’Aragon ,fille de Frédéric III de Naples, alors à la Cour de France que vise César Borgia….J’aurais des ennuis avec vos voisins de Sérent, les La Trémouille -Talmont- Tarente, si je ne rectifiais pas.

  23. Court

    Le Roux de Lincy, par rapportà Lobineau, soutient qu’il est de tradition que pour le deuil, la Reine se rende dans son Douaire.Il souligne, ce quin’est pas dans Lobineau, son retour à Paris d’où elle administre Royaume et Duché.
    Pour César Borgia , il visite le Roi à Chinon, s’amourache d’une fille de France qu’on ne veut pas lui donner. Est surnommé Le Valentin à cause du saint du meme nom, le jour duquel les jeunes filles donnaient rendez-vous à leur amoureux, mais aussi par calembour sur le Duché de Valentinois. Tout ceci de Brantome, Vie des Grands Capitaines, cité par LR DL. Voir aussi, dans les Dames illusytres, sa Vie d’Anne de Bretagne.
    Importants renseignements complémentaires donnés par Y chez Paul Edel, dont j’attends la source. Merci, Y!
    Bien à vous.
    MCourt

  24. Court

    Le personnage est fascinant. Il connait les Carafa, grande famille Napolitaine, est teinté d’Alchimisme et de Paracelse surtout, tient à Issy dans un jardin un Lycée ou l’on retrouve tous les traducteurs antérieurs de Machiavel, les Carafa, et un enseignement de disciple de Rabelais. Il connait l’Italien, et la traduction Marneffe le jette dans une fureur noire. Sa traduction est une correction de la version de son disciple Capelle. tout ceci vers 1559, avec sans doute des connections avec Catherine de Médicis. Il traduit aussi les Discours, et projette l’Histoire Romaine, mais le projet n’aboutit pas Comme je le pensais, il croit en la vertu des Princes et refuse l’hypothèse d’un Machiavel athée; Cf Les Labyrinthes de Jacques Gohory, sur le net.Une pointure pour son temps dont Machiavel est le héros…
    Bien à vous.
    MCourt

  25. Philippe Auteur de l’article

    C’est déjà beaucoup M. Court. Le fait est avéré. Reste à attendre qu’un internaute faisant des recherches sur Machiavel et/ou Nantes à cette période, tombe sur cette chronique par le jeu des mots clefs et dispose d’informations complémentaires pour faire avancer l’enquête. Je ne manquerai pas de vous tenir au courant si quelque chose bouge.
    Quoi qu’il en soit merci d’avoir illustré et éclairé ce pan d’histoire.

  26. Court

    Rien non plus dans la Chronique de Jean d’Auton, le Chroniqueur de Louis XII!
    Au fait le Gohory est sur gogolbouks!
    MC

  27. Court

    Règle héritée de Georges Couton, dont je salue la mémoire: Le Dix Septième siècle français ayant connu Machiavel par Jacques Gohory, toujours le consulter de préférence à toute autre traduction
    C’est au chapitre III, consacré à l’échec italien de Louis XII
    “Par ainsy, nous voyons que le Roy Louis pour n’avoir en quelques façons que ce soit observé les termes et les maxlmes (Marginalia ici de Gohory : “Les Princes doivent tenir leur parole”.) qu’autres ont très bien sçeu suivre en la Conqueste des Provinces, dont ils ont voulu longuement relever la possession. Et n’est chose trop étrange, ains fort raisonnable, et qui advi.nt ordinairement.
    De quoy il me souvint que je parlay quelquefois (plusieurs) à Nantes, avec le Cardinal d’Amboise, lors que la Romagne étoit au Duc de Valentinois ( nommé ainsy César Borgia fils du Pape Alexandre). Tant me disoit le Cardinal sur ce propos, que les Italiens n’entendoient rien au fait de la guerre. Je luy fis réponse au contraire que les français ne se connoissoient aucunement en affaires d’etat, parce que s’ils s’y fussent entendus, jamais n’eussent souffert que l’Eglise fut parvenue à une telle grandeur. Et de faict, il s’est veu par expérience que la puissance qu’Elle et les Espagnols ont obtenue en Italie a été causée de la France, et depuis, en récompense, ils ont esté l’occasion de la ruine et de l’expulsion des Français…”

    Se vero, , la chose a pu se jouer en 1498
    Si Gohory est un traducteur interventionniste, comme la plupart à l’époque, il se peut que cette partie ait été révoquée en doute. Je crois que tout se joue dans cette alternative.

    Qu’une chronique puisse nommer un espion peut arriver, mais j’admets l’objection. Cela dit Le Roux de Lincy, in Anne de Bretagne, Paris, 1860, ne le nomme pas alors qu’il consacre deux pages très documentées à la visite de César Borgia à Chinon, et qu’il s’appuie sur des documents plus laics que Lobineau et Morice. Les Comptes notamment.

  28. Philippe Auteur de l’article

    Merci M Court pour toutes ces précisions. Que Louis ait été la première passion d’Anne est souvent relevé. Duc d’Orléans, il était, de mémoire, aux côtés des Bretons lorsque Charles VIII fit campagne pour soumettre la Bretagne et… épouser Anne. Difficile de faire plus romanesque.
    Que Machiavel n’apparaisse pas dans les chroniques de l’époque n’est pas surprenant en soi, s’il était chargé de missions diplomatiques secrètes, ou à tout le moins discrètes.
    Une chose me chagrine toutefois. Il est dit dans le lien du centre culturel franco-italien http://www.centreculturelfrancoitalien.org/acappella/cariboost1/machiavel.html, à propos du Prince : “Il commençait le 3ème chapitre par ces mots : “Je me trouvais à Nantes à l’époque où le Valentinois
    (César Borgia) se rendait maître de la Romagne…” Or dans les deux éditions que je possède, je ne retrouve pas cette allusion à Nantes au troisième chapitre du Prince. Mystère.

  29. Court

    J’aime beaucoup Louis XVII ou plutot les barbouzeries qui entourent cette sombre affaire… Mais Louis XII est un Roi très..(.r)attachant.
    Dans l’Etat de la Maison de La Reine Anne pour 1498, on trouve deux Dicastillo, prénoms Lope et Louis aux titres de Maitres d’Hotel et d’Ecuyer tranchant. Ce sont les seuls éléments exogènes repérables pour l’instant.
    Le Contrat de 1498 ‘est résumé ,Livre XXII, p 822-23 mais la liste des Commissaires du Pape pour la dissolution du mariage de Louis XII ne mentionne que d’Amboise, Ferdinand Evèque de Septe, et in extremis, rajouté après les autres, Philippe de Luxembourg.
    La Castelot-Decaux and Co, autrement nommée Histoire de France et des Français note cependant sans doute sur la foi de De Mauldre, Louis XII, 1888, 1 vol paru sur 3 prévus, en Octobre l’arrivée de César Borgia en France porteur du chapeau de Cardinal pour Georges d’Amboise et de la Bulle de remariage .La date est importante. C’est fin Septembre que Brest et Saint Malo se sont rendues au Roi, après cette période ou Anne est allée mener son deuil en Bretagne, y ouvrir les Etats, ou elle a recouvré au moins en apparence ses places par le Traité d’Etampes accordé par Louis XII, qui dans les faits se réduit à peu de choses, Charles VIII ayant eu grand soin de maintenir des garnisons loyales à la Couronne. On ne trouve rien dans la Vie de Georges d’Amboise par Legendre (1720) sur le mariage breton et d’éventuelles médiations italiennes. Rien qu’une Fable troubadouresque:” Louis fut la première passion d’Anne”
    Cependant, si c’est en France , en supposant Machiavel dans la poche de César, ce n’est pas en Bretagne, me semble–il que le Borgia vient de la part de son oncle Alexandre VI.
    Au mariage nantais, de 1499,Lobineau-Morice, on cite Raveinstein, Le Prince d’Orange, etdeux des envoyés du Pape, l’Evèque d’Albi, id est d’Amboise, et de Septe. Pas de Borgia , qui aurait pu etre là et mentionné. Pas de Machiavel, qui lui ne le serait pas, vu la haute Aristocratie qui domine.
    Si j’en crois les memes, En 1515, François Ier n’a guère visité que St Malo (et Cézambre!) Rennes, et la Hunaudaie et médité de transporter le Parlement à Vannes. On trouve bien à cette date François Galeazze, Grand Ecuyer de France, mais ce n’est pas Machiavel!
    Je regarderai les Preuves au cas ou…
    A bientôt. Et merci pour ces révisions
    MCourt

  30. pascale

    …malheureux dérapage de clavier Philippe! c’est bien de Louis XII ci-dessus nommé dont il s’agit, auquel un “V” tout à fait inopportun est venu s’ajouter subrepticement histoire (c’est le mot) de brouiller les pistes et ne faire malencontreusement un Louis XVII!
    De mon (petit) côté, j’ai plusieurs choses sur l’un de mes chouchous de l’époque, mais point assez sur la question purement nantaise. N’empêche qu’il va me falloir lancer quelques coups de sonde pour vérifier.
    Mais comment en est-on passé de Barbey à Niccolo?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.