La dimension cachée

« Pour les Américains, passer la tête par la porte d’un bureau revient à demeurer hors du bureau. Si le visiteur demeure sur le seuil, tenant la porte ouverte pour parler à une personne qui se trouve à l’intérieur, il est toujours considéré comme hors de la maison, et même si le corps entier est à l’intérieur d’une pièce, du moment qu’il s’appuie au chambranle de la porte, on considère qu’il conserve un point d’ancrage à l’extérieur et qu’il n’a pas complètement pénétré à l’intérieur du territoire de l’autre. Aucun de ces critères spatiaux ne vaut en Allemagne du Nord. Dans chaque cas où l’Américain estime qu’il reste à l’extérieur, il a déjà pénétré dans le territoire de l’Allemand et par définition est entré dans son intimité. (…)

Dans leurs bureaux les Américains travaillent portes ouvertes. Les Allemands les ferment. Mais, en Allemagne, la porte fermée ne signifie pas pour autant que celui qui est derrière souhaite la tranquillité ou fait quelque chose de secret. Simplement pour les Allemands, les portes ouvertes produisent un effet désordonné et débraillé. La fermeture de la porte préserve l’intégrité de la pièce et assure aux personnes la réalité d’une frontière protectrice qui les préservent de contacts trop intimes (…)

La méconnaissance de ce fait élémentaire s’est révélée être la cause de frictions et de malentendus sérieux entre administrateurs allemands et américains en Europe. C’est ainsi que j’ai eu l’occasion d’être contacté par une compagnie qui avait des succursales dans le monde entier. La première question que l’on me posa fut : « Comment peut-on obtenir des Allemands qu’ils gardent leurs portes ouvertes ? ». Dans les bureaux de cette firme les portes ouvertes traumatisaient les Allemands.  Les portes fermées donnaient au contraire aux Américains le sentiment d’une conspiration générale. (…)

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« Après deux millénaires de contact, les Occidentaux et les Arabes ne se comprennent toujours pas. Au Moyen-Orient les Américains sont immédiatement saisis par deux impressions contradictoires. En public ils étouffent et se sentent submergés par l’intensité des odeurs et des bruits ainsi que par la densité de la foule ; au contraire dans les maisons arabes ils se sentiront mal à l’aise, vulnérables et quelque peu déplacés à cause des espaces trop vastes (…)

Au cours des entretiens que j’ai eu avec des Arabes, j’ai été frappé par l’emploi fréquent qu’ils faisaient du mot « tombe » à propos des espaces clos. En un mot, les Arabes ne sont pas gênés d’être entourés par la foule mais détestent être entourés par des murs. Ils sont beaucoup plus sensibles que nous à l’impression d’entassement dans les espaces intérieurs. A ma connaissance, un espace clos doit posséder au moins trois qualités pour satisfaire un Arabe : l’ampleur d’abord et le dégagement, de hauts plafonds ensuite, qui n’obstruent pas le champ visuel ; et enfin une vue dégagée. Ce sont là précisément les caractéristiques des espaces intérieurs où nous avons vu que les Américains se sentent mal à l’aise. (…)

Les structures proxémiques  aident à découvrir beaucoup d’autres aspects de la culture arabe. Par exemple il est quasiment impossible de donner une définition abstraite de la notion de frontière ou de limite. Il y a ce qu’on appelle les « abords » d’une ville, mais des limites permanentes sous forme de lignes invisibles n’existent pas. Dans mon travail avec les Arabes j’ai eu beaucoup de difficulté pour traduire notre notion de frontière en des termes qui leur fussent intelligibles. Pour mieux définir la différence de nos deux points de vue culturels en la matière, j’imaginai de dresser un inventaire des empiètements de frontière. Mais je ne suis pas encore parvenu à découvrir une notion qui ressemble même de loin à notre notion d’empiètement. (…)

En bref, nous nous trouvons devant des structures proxémiques très diverses. Leur analyse permet de découvrir les cadres culturels cachés qui déterminent la structure du monde perceptif d’un peuple donné. Le fait de percevoir le monde de façon différente entraîne à son tour des différences dans la façon de définir les critères de l’entassement, de concevoir les relations interpersonnelles ou de concevoir la politique intérieure ou internationale. »

Extraits de “La dimension cachée” Edward T. Hall, anthropologue américain, 1966.

 

 

Le premier oeuf

Belle surprise ce matin lors de la visite matinale du poulailler : la petite noire, une Marans, avait pondu son premier œuf, un bel œuf roux comme savent le faire ces poules des Charentes. Je suis d’autant plus touché que j’avais passé la journée précédente en compagnie de mes trois pensionnaires pour procéder à l’agrandissement de l’enclos et rafraîchir la maison (je rêve parfois de la peindre à la manière des poulaillers de Tex Avery) . Cette marque d’affection me va droit au cœur.

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Il faut préciser que pour cette seconde couvée (les poules de l’an dernier, que j’avais laissé(es) en liberté, ont été mangées par le renard du bois voisin, gasp !), il y a une innovation de taille : la présence d’un coq. Un magnifique coucou de Rennes, encore adolescent, que m’a proposé un voisin. L’enclos risquait de se révéler un peu petit. Je leur ai donc aménagé une salle à manger avec des piquets de récup et le dernier morceau de grillage qui traînait.

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Pourquoi un coq, me direz-vous ? puisque l’objectif principal est d’avoir des œufs et non des poussins. C’est la faute de l’ami Olivier, auquel nous avons rendu visite cet été en Creuse, pour qui un poulailler sans coq est une faute de goût, doublée d’une punition pour les poules, qui ne pourraient pleinement s’épanouir sans coq.

Olivier m’a ainsi conseillé la lecture d’un petit livre : Le poil et la plume de la comédienne Anny Duperey, qui élève des poules… en Creuse. Un charmant petit bouquin, où l’on apprend des tas de choses sur les mœurs des bêtes à plumes, et sur les dégâts commis sur leur comportement par les élevages en batterie (la plupart des poules ne savent plus couver).

Yseult, la crêpière de La Maison du port de Lavau, qui possède une longue expérience en matière des poules, a toutefois douché mon enthousiasme ce midi. « Un coq avec deux poules, tu vas les retrouver en charpie, il lui en faut au moins une demi-douzaine. » Bon, trois je veux bien, mais pas plus ou alors il faut encore agrandir l’enclos. L’an dernier j’en ai eu quatre, c’était exagéré, on s’est retrouvé débordés par les œufs : quatre par jour ! Et puis il n’est pas question de faire un élevage.

Pour l’heure tout va bien, c’est la petite noire, la Marans, qui fait la loi et le jeune coq doit faire la queue à la cantine quand mademoiselle est à table. On verra bien ce que l’avenir nous dira. Quoi qu’il en soit, je prends un grand plaisir à les visiter chaque soir et chaque matin, à les observer gratter la terre ou se coucher à l’ombre pendant la journée. Je n’avais jamais imaginé m’attacher à des poules.

Et puis sait-on jamais, si l’une d’elles se met à couver, je laisse faire. Des poussins au printemps, ce serait la classe ! Une poule suivie par une ribambelle de poussins c’est quand même, sans faire de violon, un sacré spectacle.

 

 

L’entretien

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L’état de la justice française permet-il de lire celui de la société ? Les convictions que l’avocat pénaliste Eric Dupond-Moretti a cultivées dans les cours d’assises en font la démonstration. A sa manière. Forte. D’Edwy Plenel et de Médiapart dont il fustige les « méthodes abjectes » aux Le Pen père et fille – « le premier s’occupe des juifs, la seconde des arabes » – à qui ont été abandonnés les sujets de société « victimes de la pensée unique », « Aquittador » dissèque les ressorts d’une société « hyper » puritaine, hygiéniste et moralisatrice, « hyper » victimaire, normée et politiquement correct, in fine qui infantilise, déresponsabilise, et obstrue les « vrais débats qui font civilisation ». Résultat, une compression des espaces de liberté qui retire à la France le statut de “Pays des droits de l’homme”.

Une fois n’est pas coutume, je relaie ici un long entretien donné par l’avocat Eric Dupont-Moretti à Denis Lafay pour La Tribune. Une réflexion tonique sur l’état de la justice et de la société, qui montre, s’il était besoin, que le débat n’est pas encore mort dans ce pays. L’entretien est ici, le lien : http://acteursdeleconomie.latribune.fr/debats/grands-entretiens/2015-06-25/eric-dupond-moretti-l-hyper-moralisation-pourrit-notre-societe.html

 

Le divin marché

Il est des livres magiques dans lesquels on retrouve formulées clairement des intuitions confuses. Le Divin Marché est de ceux-là. Et je n’en suis qu’à la moitié. Je n’en éprouve pas moins le besoin de fixer par écrit quelques idées qui me viennent à l’esprit et qui pourraient s’échapper au fil de la lecture tant cet ouvrage est dense et copieux. Je voudrais surtout éclairer, à la lumière de cette réflexion, deux phénomènes : la résurgence d’un Islam radical dans le monde et l’incroyable fortune d’un parti d’extrême-droite en France qui ne laissent pas de susciter des colonnes d’analyses et de commentaires.

moutonsLa thèse de Dany-Robert Dufour est, somme toute, assez simple. Les découvertes scientifiques ont bouleversé notre relation au monde, mais n’ont pas résolu nos problèmes métaphysiques. Une nouvelle croyance est donc née discrètement au XVIIIeme siècle, basée sur l’approche de Newton, selon laquelle l’univers est une splendide machinerie où les forces s’équilibrent naturellement. Le chantre de cette nouvelle doctrine, Adam Smith, a élaboré une théorie selon laquelle, ce qui est valable pour la nature l’est aussi pour l’humanité. Ainsi l’ensemble des intérêts égoïstes de tous les humains s’équilibre et produit une société assurant le bonheur de tous. C’est « la main invisible » du marché.

Cette théorie « libérale », principalement portée par les Anglo-Saxons, en particulier les Américains, a prospéré tranquillement au cours du XIXème siècle, tout en étant contenue en Europe et dans le reste du monde par une vision plus classique de l’organisation de la société, plus portée à la régulation, dans des pays dotés de pouvoirs politiques forts et interventionnistes. Mais elle a peu à peu gagné le reste de la planète, en s’appuyant sur une illusion partagée : l’idée que le bonheur est intimement liée au consumérisme, à la possession toujours plus grande d’objets apportant le susdit bonheur (relire à ce propos l’excellente Société de la consommation de Baudrillard). N’hésitant pas, au besoin, à utiliser les découvertes en psychologie pour promouvoir une « économie libidinale » fondée sur les instincts primaires de population, réduite à un « troupeau » de consommateurs aveuglés.

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Cette relation au bonheur terrestre a, peu à peu, sonné le glas des religions (à l’exception notable du protestantisme, marchéo-compatible, aux Etats-Unis), au profit de revendications contemporaines qui s’expriment dans cette magnifique formule qu’est « le pouvoir d’achat » (magistralement mis en boite ici).  Et créé un vide métaphysique qui commence à déstabiliser sérieusement les populations les plus fragiles, progressivement oubliées par cette « main invisible » au profit des plus malins, qui ont peu à peu dévoyé de système en faisant sauter, à la fin du XXème, les dernières barrières de régulation. En deux mots, le pouvoir politique a perdu la main, au profit des tenants d’une théorie qui s’est peu à peu transformée en religion.

Les perdants à ce petit jeu, cette fois c’est moi qui parle, commencent à donner de la voix. Ils se trompent, bien entendu, mais il est assez curieux que peu d’intellectuels et pratiquement aucun parti politique n’aient mis le doigt sur le fond du problème. Ce n’est pas la conduite des affaires publiques qui est en cause, mais la relation du « troupeau » à la consommation. Et de ce point de vue nous sommes tous coupables. Enchainés par cette croyance que l’objet fait le bonheur, et piégés en permanence par les stratégies toujours plus subtiles déployées pour nous fourguer une camelote jetable (la mode, l’air du temps, le progrès technique…).

Mais revenons sur les perdants. Une citation de Dany-Robert Dufour tout d’abord, éclairante en elle-même : “Le Marché, ce dieu postmoderne (…) est capable de concentrer sur lui la haine des dieux qui échappent encore à son influence. Certes, le monde est en voie de globalisation, mais il existe encore de vastes zones pré-modernes. Entre ces deux zones, pré- et postmodernes, c’est à une nouvelle guerre de religions que nous assistons. Les religions pré-modernes savent bien bien que si elles ne réussissent pas à détruire par tous les moyens possibles le Marché, c’est le Marché qui les détruira. On assiste donc à une radicalisation des religions pré-modernes au titre desquelles il faut évidemment compter ces pans de l’Islam prêts à en découdre avec le Marché et ses incarnations (la société occidentale, les multinationales etc…). Comment oublier que ce fut un des temples les plus visibles du Marché qui fut visé le 11 septembre 2001 avec la destruction des tours jumelles du bien nommé World Trade Center ?”

Les seconds perdants, plus proches de nous, voteront Front National aux prochaines élections (59% des ouvriers selon les dernières estimations). Laissés pour compte par le système, ils expriment ainsi leur colère contre ce Divin Marché qui ne tient pas ses promesses à leur égard. Mais, ne nous y trompons pas, leur rêve est bien de rejoindre le troupeau. Un plus petit troupeau certes, mais plus sûr, le troupeau national. Ces deux sortes de perdants ne sont pas méprisables par définition. Ils n’acceptent tout simplement pas les règles du jeu qui leur sont imposées. Ils se trompent évidemment d’adversaires et de méthodes.

La plus grande difficulté n’est-elle pas de mettre en lumière les causes profondes du trouble ? Décidément, les intellectuels, les grands esprits, nous manquent cruellement ces temps-ci.

Les sept piliers de la sagesse

L’Arabie Saoudite est le seul pays au monde qui porte le nom d’une famille. La famille Séoud ou Saoud, c’est selon. Quand j’étais petit on disait d’ailleurs d’Arabie Séoudite. Mais les Anglais semblent avoir gagné et Saoudi Arabia s’est imposé. Ce n’est pas scandaleux puisque l’Arabie Saoudite a une autre singularité : c’est l’un des deux pays au monde, avec le Congo de Stanley, qui doit son existence à un aventurier anglais : Thomas Edward Lawrence, plus connu sous l’appellation Lawrence d’Arabie.

phébus

Cette histoire incroyable : l’unification des tribus de bédouins qui peuplaient la péninsule arabique en 1916 pour briser le joug de l’empire Ottoman, allié de l’Allemagne, est racontée par Lawrence lui-même dans un ouvrage d’anthologie Les sept piliers de la sagesse. Aujourd’hui encore on ne fait pas bien la part entre la réalité historique et les aspects romanesques du récit. Mais peu importe, le fond est bien là. En persuadant le Chérif de La Mecque, Hussein ibn Ali, de prendre la tête de la rébellion contre les Turcs, l’agent anglais Lawrence, réussit à unifier la péninsule sous la souveraineté hachémite. Le récit de la guerilla menée dans le désert avec Faiçal, le fils d’Hussein, contre les troupes ottomanes, ne laisse aucun doute sur la réalité de l’engagement de Lawrence, qui disparait pendant trois ans dans le costume de bédouin, se déplace à dos de chameau et dort sous la tente. Il accompagne ainsi le fils du Chérif jusqu’à Damas.

Malheureusement pour Lawrence, le grand état panarabique qui aurait pu voir le jour suite à la chute de l’empire Ottoman, en 1919, ne sera pas créé. Les Français et les Anglais préférant conserver chacun une partie du gâteau, respectivement la Syrie et l’Irak. Pire, quelques années plus tard, en 1924, Hussein ibn Ali est déposé par le chef d’une famille rivale, Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud, qui donne naissance à l’Arabie Saoudite. L’Abdelazzziz en question, qui n’était pas précisément un modèle de décontraction en matière religieuse, est d’ailleurs le père du nouveau roi qui vient d’être intronisé. Il est permis, au passage, de ne pas être très enthousiaste à l’idée de voir le président de la République française se précipiter pour féliciter le nouveau souverain d’un pays qui professe un islam délirant, où les femmes n’existent pas et où la justice se règle à coups de sabre et de fouet.

Les sept piliers de la sagesse est l’un de ces rares ouvrages qui se lit à la fois comme un document historique et comme une œuvre littéraire. Il fait partie de ces quelques grands récits, avec celui de Bernal Diaz del Castillo, dont on dit désormais qu’il a été écrit par Cortès lui-même, qui racontent l’histoire en marchant. Nous disent quelque chose des hommes qui ont façonné le monde tel qu’il est aujourd’hui, comment en ont été dessinés les contours, physiques mais aussi mentaux. Ce n’est pas rien, en ces périodes où l’on s’interroge beaucoup sur le retour en force de certain islam. Quoi qu’il en soit, c’est un grand souvenir de lecture (attention c’est un pavé). Je l’ai pour ma part lu dans la collection Payot voyageurs, traduit par Charles Mauron. Mais il semble que ce soit la « version d’Oxford » publiée en 2009 par Phébus (traduction d’Eric Chédaille) soit celle qui fasse aujourd’hui référence.

Les sept piliers de la sagesse, T.E. Lawrence, Phébus, 2009. Broché, 25,35€, poche 11,50€.

L’affaire est dans le sac

Finalement ce sera Poe, Edgard, dans la pléiade. Cioran est décidément trop noir pour accompagner des vacances. Pas mécontent pour autant d’avoir relu La tentation d’exister et découvert Histoire et Utopie. De très belles pages sur la Russie, mais une fascination morbide pour les tyrans. Donc, donc, pas Cioran sur ce coup là, mais nous y reviendrons. Voyons voir. Il doit y avoir ce qu’il faut dans les pléiades, pour satisfaire l’exigence d’un bagage léger : un seul bouquin, mais un bon, autant que faire se peut. Les pléiades ne sont pas regroupées, mais s’intercalent dans l’ordre alphabétique de la bibliothèque. Côté littérature Jane Austen ouvre le bal, mais c’est une lecture encore fraîche. Ensuite Balzac. Toute la comédie humaine est disponible (dix volumes) dans la première édition (grenat, le code couleur par siècle n’était pas encore adopté) héritage d’une vie antérieure de bouquiniste. Lu récemment Béatrix, qui se déroule près de Guérande, après Les illusions perdues. Pas mal, mais risqué si ça ne marche pas. Barbey, maintenant. Toujours ensablé dans Un prêtre marié, magnifique mais diabolique. Barbey, c’est un peu le Cioran romancier du XIXéme, M. Court me pardonnera j’espère. Baudelaire ensuite. Pourquoi ne pas relire un peu de prose de Baudelaire. Le spleen de Paris, un de ces textes qui m’ont éveillé à la langue. Pas relu depuis bien longtemps. Tentant. Mais poursuivons. Borges, trop facile, les volumes (première édition) ont les dorures qui se sont enfoncées dans le cuir tant les volumes ont été été manipulés. Je me suis fait un plaisir de les balader sous les tropiques. J’aime les livres qui ont voyagé.

photo DR

Dostoïevski qui a accompagné le transsibérien, Yourcenar qui a fait l’Afrique ou Proust, victime rafistolée d’Asie, ont une place à part dans ce panthéon local. Mon préféré reste le Yourcenar, qui n’a pas bougé, qui s’est même bonifié avec le temps. Le cuir est souple sous la main. Mais déjà relu Les Mémoires d’Hadrien et L’œuvre au noir. Donc donc, Baudelaire. Au fait Poe, où est le Poe ? Chez un des garçons sans doute. Effectivement. Ah oui Poe, traduit par Baudelaire, pas mal. Un cadeau d’anniversaire d’Isabelle, en 1987, pour mes trente-et-un-ans. Relu à cette occasion, mais pas depuis. Un peu exaspéré à l’époque, confessons-le, par la tournure fantastique que prennent Les aventures d’Arthur Gordon Pym. Mais bon, ça se retente. Le volume n’est pas trop gros, il n’a plus de boitier ni de rhodoïd, mais il est avenant. C’est Bachelard qui m’a ramené cet hiver à Poe. Dans L’eau et les rêves, Bachelard s’appuie souvent sur Poe pour dérouler sa rêverie, notamment sur les aventures d’Arthur Gordon Pym : « Cette œuvre est comme on le sait un récit de voyages, un récit de naufrages. Ce récit est encombré de détails techniques sur la vie maritime. nombreuses sont les pages où le narrateur, féru d’idées scientifiques plus ou moins solides, aboutit à une surcharge fatigante d’observations techniques (…) Au temps de ma première lecture je n’avais trouvé qu’ennui à cet ouvrage, et bien que je fusse dès la vingtième année un admirateur d’Edgard Poe, je n’avais pas eu le courage d’achever la lecture de ces interminables et monotones aventures (…) J’ai compris [alors] que cette aventure qui, en apparence, court sur deux océans, est en réalité une aventure de l’inconscient, une aventure qui se meut dans la nuit d’une âme. Et ce livre, que le lecteur guidé par la culture rhétorique peut prendre pour pauvre et inachevé, s’est révélé au contraire comme le total achèvement d’un rêve d’une singulière unité. »

Autre question au moment de boucler le sac. Machine ou pas machine ? Laptop or not Laptop ? Une question qui ne se posait pas il y a une dizaine d’années mais qui, désormais, s’impose. Tout bien pesé ce sera non, pas d’ordinateur, fût-il portable. Cela limitera les possibilités d’intervention dans cet atelier, mais un petit décrochage ne fera pas de mal. Le lieu reste cependant ouvert aux familiers, qui n’ont pas besoin de montrer patte blanche. Pour les visiteurs de passage, un filtrage du premier commentaire est installé, pour nous préserver des trolls. Mais un simple clic depuis un téléphone portable permettra, au besoin, de valider la publication. Voilà, voilà. Direction le sud donc. Annonay, pays des frères Montgolfier et du papier Canson, dans un premier temps,  puis Avignon, où nous tâcherons d’assister à quelque représentation théâtrale. Retour par la Creuse et  les Charentes. En ne doutant pas que la jeunesse aura pris soin de la maison pendant que les chats sont partis. Bon juillet à tous.

hypertrophie de l’âme

Cioran. Photo : DR

Si, dans l’ordre de l’esprit, nous voulons peser les réussites depuis la Renaissance jusqu’à nous, celles de la philosophie ne nous arrêteront pas, la philosophie occidentale ne l’emportant guère sur la grecque, l’hindoue ou la chinoise. Tout au plus les vaut-elle sur certains points. comme elle ne représente qu’une variété de l’ordre philosophique en général, on pourrait, à la rigueur se passer d’elle et lui opposer les méditations d’un Cankara, d’un Lao-Tseu, d’un Platon.

Il n’en va pas de même pour la musique, cette grande excuse du monde moderne, phénomène sans parallèle dans aucune autre tradition; où trouver ailleurs l’équivalent d’un Monteverdi, d’un Bach, d’un Mozart ? C’est par elle que l’Occident révèle sa physionomie et atteint à la profondeur. S’il n’a créé ni une sagesse ni une métaphysique qui lui fussent absolument propres, ni même une poésie dont on put dire qu’elle est sans exemple, il a projeté, en revanche, dans ses productions musicales, toute sa force d’originalité, sa subtilité, son mystère et sa capacité d’ineffable. Il a pu aimer la raison jusqu’à la perversité; son vrai génie fut pourtant un génie affectif. Le mal qui l’honore le plus : l’hypertrophie de l’âme. Sans la musique il n’eut produit qu’un style de civilisation quelconque, prévu… S’il dépose donc son bilan, elle seule témoignera qu’il ne s’est pas gaspillé en vain, qu’il avait vraiment quoi perdre.

Emil Cioran, La tentation d’exister. Pl, p 290/291.

Cerveau disponible

Depuis le fond des temps, la perception humaine combine l’auditif et le visuel, mais il lui a fallu des millénaires pour en perfectionner l’expression par le langage et par l’écriture, bref par une symbolisation toujours plus exactement liée à son sujet. Cette symbolisation, faite de deux modes complémentaires – mais le second est relativement récent -, a toujours laissé chaque individu libre de les interpréter à sa façon en faisant un effort de conception et d’imagination. Par rapport à cette longue histoire, l’enregistrement mécanique des images d’où naît l’audiovisuel a tout l’air d’une brusque et envahissante précipitation, qui amplifie son effet depuis un demi-siècle. (…)

cerveauweb

image piquée sur le blog de Gaëtan Pelletier

Toutes les œuvres créées jusque-là et dans tous les domaines étaient discrètement incomplètes : elles comptaient sur l’interprétation, l’imagination, donc l’intelligence pour atteindre leur achèvement. Le spectacle audio-visuel se suffit à lui-même parce qu’il est totalement figuré quelle que soit sa qualité ou sa médiocrité. Qu’ils soient originaux ou banals, ses thèmes se valent pourvu qu’ils déclenchent une assimilation rapide et entretiennent un appétit de consommation. Tout cela est désormais bien connu et dénoncé, loin d’avoir un effet disssuasif et populaire, en est réduite à constater que l’image mouvante et augmentée de quelques bulles de discours ssert maintenant de programme et de pensée politique. (…)

Si l’on admet que le passage de la vue à l’image mentale de la vue, qui est la base de la représentation, est aussi la base de la pensée, cette opération, autant dire originelle, suppose, pour se développer, un effort constant de réflexion générateur d’intelligence. Dès lors, si, dans un premier temps il a suffi de voir, il a fallu bien vite savoir ce qu’on voit, comparer déduire, projeter, et même articuler sa vue. Il ne s’agit pas de rêver l’inconnu mais d’agiter du probable dans la mesure ou l’œil, et lui seul, paraît bien être l’unique fondateur de l’humain pensif, même si l’on n’oublie pas l’apport de l’oreille. et si le pensif est attaqué par une agression mentale qui passe par l’œil, n’est-ce pas une raison de se demander ce qui fait de lui l’entrée principale de cette région intime ?

Chaque jour des millions d’yeux sont envahis par un flot d’images audiovisuelles qui s’en va occuper l’esprit dans lequel ce flot se précipite. Entre ces-images là et celles qqui viennent du quotidien, du travail, des rencontres ou des activités, il y a une différence de nature qui, généralement, n’est pas perçue. Les images ordinaires alimentent normalement l’esprit en représentations qu’il analyse et réfléchit ; les autres, celles de l’écran, suscitent en lui une sorte de paralysie mentale que l’ancien directeur de TF1 a parfaitement caractérisée en parlant de « cerveau disponible ».

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Le cerveau disponible, Bernard Noël, les Editions libertaires, 29 p. 5€.

Il faut encore interroger cette disponibilité ? Elle suspend l’activité du cerveau – mot préférable maintenant à esprit – en la neutralisant. Les images défilent à une vitesse normale et en apparence comme d’habitude, sauf qu’elles sont à elles-mêmes leur propre représentation pour une raison que cette normalité dissimule. Ce qui occupe votre cerveau ne cesse à aucun moment de faire que vos yeux confondent le symbole (l’image) et son contenu de telle sorte que la représentation devient la réalité ambiante. Une réalité totalitaire qui ne laisse pas la moindre marge à l’imagination ni, bien entendu, à l’intervention, sauf à couper court. La raison de cette occupation totale de l’espace mental est liée à l’occupation simultanée du circuit visuel et du circuit auditif avec, pour conséquence, que le spectacle n’est plus perçu comme tel, mais entièrement vécu.

Ces remarques sont extraites d’un tout petit livre « Cerveau disponible » du poète Bernard Noël, invité des Rendez-vous du Bois Chevalier le week-end dernier. C’est l’évocation des « Vingt leçons de journalisme » de Robert de Jouvenel par Elena sous le précédent billet qui m’a donné l’idée d’en proposer ces extraits. C’est aussi la lecture glaçante d’un sujet sur l’évolution de l’algorithme de facebook, qui va dorénavant privilégier les vidéos au détriment des textes et, par conséquent, envahir un peu plus l’espace mental des utilisateurs des réseaux sociaux, anesthésiant un peu plus leur imagination ou confortant les représentations toutes faites. Certes, ce petit essai (29 pages) fait essentiellement référence à la télévision, mais ouvre évidemment sur la fréquentation de tous les écrans qui font désormais notre quotidien.

Voilà une belle invitation à se déprendre cet été de ces écrans cannibales au profit d’un effort de « conception et d’imagination » auquel nous invite la lecture. Pour ma part, c’est pour l’heure la (re)lecture d’un essai vivifiant, « Les sceptiques grecs » de V. Brochard, publié la première fois en … 1884.

Tout le monde sait bien que Descartes était membre du parti socialiste

Tombé, par le jeu des liens sur les réseaux sur ces perles du bac 2015, compilées par Sarah Redon sur le site Terrafemina. Soit Sarah est une reine de l’enquête, puisque les copies sont à peine corrigées, soit ces perles sont un best of des années précédentes ou c’est une pure création. Dans tous les cas elles méritent d’être reproduites, parce que la rédactrice a du bien s’amuser.

descartesLes perles de philosophie

Socrate est un bon exemple de choix car il aurait pu aller se cacher dans les milliers d’îles grecques, surtout qu’à lépoque elles n’étaient pas envahies par les touristes, mais il a choisit la cigue.

Je pense avoir démontré dans mon exposé qu’à part les masochistres, on vit pour être heureux.

N’oublions pas le proverbe : la parole est d’argent mais le silence endort.

C’est plus facile de se connaître pour savoir ce que l’on fera comme métier plus tard. Par exemple j’ai renoncé à ma vocation d’être prof quand je vois le bordel qu’ils doivent gérer.
Des fois, je rencontre des textes où on peut lire des âneries comme ce connais-toi toi-même de je sais plus qui. Comme si on se connaissais pas.

C’est comme si on vous demande votre nom et que vous ne savez pas. Ça risque de mal finir et de vous conduire au poste. Conclusion : il vaut mieux savoir qui on est.

Après une visite à une expo d’art contemporain, j’ai changé ma perception de ma vie car j’ai compris que l’on pouvait gagner de l’argent avec n’importe quoi.

La calomnie se répand comme une traînée de poulpes.

La politique n’a rien à faire en philosophie. Tout le monde sait bien que Descartes était membre du Parti Socialiste, et pourtant il a écrit de très bons livres.

Le langage ne se limite pas à la parole. Si on prend l’exemple du Gangnam Style, c’est une dance qui est très connue dans le monde mais dont personne ne comprend les paroles.
Le bonheur, ça se gagne. Comme disait le philosophe Nicolas Sarkozy : Il n’y a pas de plaisir sans effort.

Voltaire disait “l’art de la citation est l’art de ceux qui ne savent pas réfléchir par eux-mêmes”. Par conséquent, je n’utiliserai aucune citation.

Enfin, il est à noter que nous devons également à l’État certains de nos états psychologiques : tristesse, déprime, rage, dégoût, envie de partir…

Le langage corporel devient un outil de survie quand il s’agit de la reproduction de l’espèce.

Les perles de français et de littérature

En rouge et noir et Stendhal.

Les auteurs du Moyen-âge se sont beaucoup inspirés des auteurs de la renaicance.
Parfois on se demande si certains écrivains comprennent ce qu’ils écrivent.

Le personnage du roman de Stendhal en fait, c’est un grand romantique, il est tellement love qu’il peut rester deux heures devant une fenêtre sans bouger.

Le titre de Giono est bizarre car s’il y en a qui ne manquent pas de divertissement c’est bien les rois avec les banquets et leurs maîtresses.

On peut comparer ce texte à l’Entonnoir d’Émile Zola.

Selon Platon les androïdes seraient la raison de l’amour.
L’utilisation du sonnet remonte au XVe siècle, où des auteurs comme Plutarque vont généraliser son utilisation.

Le XIXème siècle, siècle des Lumières, réuni beaucoup de mouvements & d’auteurs. (…) Paul Verlaine est connu pour ses romans tel que Le Tour du Monde en 80 jours.

La poésie satirique correspond à de la poésie qui parle de Satan. C’est un sujet très intéressant, mais pas toujours facile à traiter.

Probablement que Musset voulait que sa pièce soit lue dans un fauteuil et pas joué au théâtre, mais on ne peut pas lui demander parce qu’il est mort.

Les perles de mathématiques

On trouve le binôme, le trinôme et le polygone.

L’angle aigu a été trouvé par le savant Cosinus.

Le triangle est un rectangle avec un côté en moins.

Vu la complexité de ce sujet, la probabilité d’avoir la moyenne à cette épreuve diminue…

Si le nombre complexe est un nombre réel, j’en conclu par conséquent qu’une réponse est possible, néanmoins, je ne sais pas laquelle.

Cette question est tellement facile que je n’ai pas pris le temps de recopier la réponse (j’ai fait le calcul dans ma tête).

Les perles d’histoire

Le président américain a rencontré son monologue français Hollande…

Margaret Tadechair n’était pas bien vue par les Anglais.

Le régime de Vichy a toujours été très bon pour la santé.

Finalement, les Chinois sont punis de confectionner tous nos objets car ils ne peuvent plus rapporter de souvenirs Made in France à leurs amis car en dessous c’est marqué “Made in China”.

Jacques Chirac a dit que le gouvernement précédent a été laxatif dans la conduite de l’État.
La Chine a trois religions : le taoïsme, le kungfusiannisme, le bouddhisme.

En 1792 les Français déclarent la guerre à plusieurs pays d’Europe, pour leur apporter la paix.

L’ONU est une institution qui permet au pays riche de contrôler les pays pauvres tout en douceur. Cela évite des guerres et des morts, ce qui est plutôt positif.

Aux États-Unis, on ne voit pas pourquoi leur 14 juillet tombe le 4 juillet. Preuve qu’ils veulent toujours se faire remarquer.

Les perles de géographie

L’Amérique du sud ne peut pas lutter avec l’Amérique du Nord, à part le Brésil qui s’en sort grâce au football et à son carnaval.

On voit que l’Union Européenne occupe une place centrale dans les échangismes internationaux.

L’Afrique du sud a été créée en 1815 par Nelson Mandela.

Les pays pauvres se sont quasiment tous rassemblés en Afrique. Il aurait plutôt dû se rapprocher des États-Unis, comme l’ont fait le Mexique et le Canada.

La Russie est un grand pays qui possède d’importantes réserves de pétrole, mais également de barils de vin. C’est important pour attirer de nouveaux investisseurs tels que Gérard Depardieu.

Au Japon, le manque de place oblige les autorités à construire des aéroports sous-marins.
Actuellement, la population chinoise s’élève à plus de 20 milliards d’habitants.

On voit bien le racisme dans le nom que l’on a donné aux pays africains comme le Monte-Negro.

La culotte glacière fond et fait dévier les ours polaire.

La prochaine coupe du monde de football aura lieu au Brésil, juste à côté de l’Afrique du Sud.

Les perles de physique-chimie

Les ondes sismiques ne se déplacent pas le lundi.

Tous les GPS ne sont pas en orbite autour de la Terre. Il y en a beaucoup qui restent dans les voitures afin de trouver la route plus facilement.

Les bombes atomiques sont inoffensives quand elles servent à produire de l’électricité.
Nous savons par exemple que les satellites de Jupiter ont une trajectoire épileptique.

Une lumière monochromatique est une lumière qui n’a qu’un seul chromosome.

L’eau dissée d’Homer est un concept physique écrit dans un livre encore très connu de notre temps.

Il faut prendre garde à ne pas confondre la fiction nucléaire et la fission nucléaire.

On l’a appelée bombe H car elle a été inventée par l’ingénieur Hiroshima.

Le mercure est si lourd que la tonne de mercure peut égaler 100kg.

Le mur du son est dépassé ; maintenant on peut écouter des films et de la musique dans les avions.

Le robot Curiosity est soumis à la traction gravitante du Soleil.

Le cheval transpirait et faisait de la vapeur quand il tirait les wagons, d’où le cheval-vapeur.

Les ondes électromagnétiques : les ondes les ultra violées, les micro-ondes, les grandes ondes (comme RTL).

 

de l’art dans l’espace public

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À l’occasion de la sortie du livre Réenchanteur de ville, Jean Blaise et à quelques jours de l’ouverture de la quatrième édition du Voyage à Nantes, la librairie des Machines de l’île, propose une rencontre informelle sur les années Blaise à Nantes et ailleurs.

librairie les machines

Ce sera l’occasion d’évoquer avec Jean Blaise (directeur du Voyage à Nantes), Philippe Dossal(journaliste, auteur), Eric Chalmel (journaliste et dessinateur de presse), Pierre Orefice (directeur des Machines de l’île) et d’autres leurs regards et impressions sur la culture à Nantes.

Jeudi 25 juin, à partir de 18h30
Librairie-boutique des Machines de l’île

Entrée libre

Couverture livre Philippe Dossal

Réenchanteur de ville, Jean Blaise

Éd. Ateliers Henry Dougier
Collection Le Changement est dans l’R
Auteur : Philippe Dossal

L’histoire de la transformation d’une ville-théâtre hors normes (Nantes), menée par un insatiable agitateur. Alors que certains y voyaient le stéréotype parfait de la ville de province des années 1970 – sombre, grise, industrielle – Jean Blaise a vu, lui, une ville qui avait un fort potentiel et a su la réinventer afin d’en faire l’immense théâtre de manifestations culturelles. Malgré les nombreuses difficultés auxquelles il a été confronté, Jean-Blaise n’a pas hésité à tout remettre en cause. Son apport principal a été l’investissement du culturel dans l’urbain ; il marque alors les débuts de l’art dans l’espace public.