Royal Enfield

 

Ce pourrait être un bel objet de collection, une pieuse relique mécanique, une vénérable grand-mère à deux roues. Que nenni, son esthétique furieusement rétro – sortie tout droit d’un documentaire sur Steve Mac Queen – son moteur de chalutier bienveillant, est une moto on ne peut plus contemporaine en Inde.

sur la route de Guruvayoor, Kerala, photo maison

Mieux encore, cette vieille moto anglaise, achetée et interprétée par la jeune industrie indienne, qui cherchait une moto légère, performante et facile d’entretien au lendemain de l’indépendance, est revenue par la fenêtre en Europe il y a quelques années, où elle fait depuis lors un tabac. En 2014 il s’est vendu dans le monde plus de Royal Enfield que de Harley Davidson.

En Inde c’est la référence absolue, un peu comme l’Hindoustan Ambassador pour l’automobile. De ces motos qui absorbent sans broncher tous les caprices de la chaussée, emportant deux, trois quatre et même parfois cinq passagers. Avec cette désinvolture propre aux usagers de la route indienne, pour qui la seule règle qui vaille est de ne pas se trouver à deux au même endroit et au même moment.