Il se passe quelque chose d’étrange au lendemain de l’assassinat de l’équipe de Charlie Hebdo : un élan de compassion comme on a rarement vu – les rassemblements spontanés mercredi soir étaient de ce point de vue extrêmement émouvants – et une impossibilité de jauger les faits, de penser les choses, d’en analyser les causes et d’en concevoir les prolongements, paralysés que nous sommes par le déroulé des évènements et la tyrannie du politiquement correct. Nous sommes tétanisés par l’émotion et, curieusement, plus moralistes que jamais. Charlie c’est bien, Houellebecq, cet oiseau de mauvais augure, c’est mal.
Ces réactions bien-pensantes sont aux antipodes de ce que professait la génération bénie d’humoristes qui a marqué la grande époque des journaux satiriques, les Reiser, Coluche, Gotlib ou Desproges, lesquels s’autorisaient tout, et plus encore. Avec Cabu et Wolinski ce n’est pas seulement une génération qui disparaît, c’est une liberté de ton qui s’évapore. Une parenthèse enchantée qui se referme.
Cette liberté n’est pas seulement tuée par une paire de jeunes paumés exaltés, elle est le résultat d’une domestication des esprits, dont l’enclos mental s’est progressivement resserré. Il y a désormais des mots qu’il faut chasser de son vocabulaire. Des dieux qu’on ne peut pas représenter, des religions qu’on ne peut pas, qu’on ne peut plus nommer, au risque de déclencher une tempête de protestations, d’encourir l’accusation de racisme ou d’antisémitisme.
N’est pas Claude Levi Strauss qui veut. Lequel ne s’embarrassait pourtant pas de précautions oratoires et qui ne pourrait plus vraisemblablement publier aujourd’hui les dernières pages de Tristes Tropiques. Une fois n’est pas coutume, je rejoins Michel Onfray quand il évoque la régression qui nous frappe sur ce chapitre. Les religions ont réussi ces vingt dernières années l’incroyable performance de museler toute expression critique à leur endroit, au prétexte qu’il ne faut pas froisser leurs adeptes.
Cette impossibilité de dire les choses, de s’étonner par exemple que la moitié des élèves d’une classe de terminale puisse considérer aujourd’hui que les journalistes de Charlie Hebdo « ont bien cherché ce qui leur est arrivé en caricaturant le prophète » comme en a témoigné jeudi soir un professeur de philosophie sur l’antenne de France-Inter. De dire avec Malek Chebel, philosophe musulman « il faut que l’islam accepte de se réformer, de s’adapter à la réalité d’aujourd’hui, de venir à la table de la modernité comme tout le monde. Non seulement l’islam n’a pas réussi son aggiornamento, mais il a pris la direction inverse aujourd’hui, puisqu’il fait le lit de tous les fondamentalistes et les sectaires (…) Les libres-penseurs, les humanistes, les intellectuels, les politiques vertueux ne font pas leur travail collectivement. Nous manquons à notre devoir d’œuvrer à l’amélioration de l’image de l’islam. »* Ce n’est pas faire injure aux musulmans de dire qu’il y a un malentendu sur l’islam en France et que, sans eux, il sera très difficile de le lever.
Je ne méconnais pas le risque, en publiant cette humeur, tout comme je l’ai fait récemment en publiant une critique de « Comment le peuple juif fut inventé », de m’attirer les foudres de certains policiers de la pensée. Mais soyons clair, ce sont, à mes yeux, ces vigiles du politiquement correct, qui refusent de poser les problèmes – contrairement à ce que faisaient les journalistes de Charlie Hebdo – qui font le lit du Front National. Plus grave, qui font le lit des crispations et des violences qui s’annoncent.
*Ouest-France, vendredi 9 janvier 2015.
Illustrations Cabu, Vidberg.
Bon, il est temps de se remettre au travail (pris beaucoup de retard). Et, sans doute de laisser reposer les esprits quelque temps. Je replace donc la couverture du prochain New-Yorker en page d’accueil.
Bonne semaine à tous.
s’il fallait qualifier la prose Bidarienne, ce serait de style nouille mahometane!
Apostrophes, bonnes intentions, rien de concret, le vide dans toute sa splendeur!
Cher Philippe ,
Je viens de découvrir votre billet , comme tout le monde je suis abasourdi.
Vos billets sont excellents , il est dur de mourir pour des dessins mais effectivement
avec Cabu par le dernier d ‘ une grande génération . Merci pour ce texte qui améliore un peu
ma vision du monde .
bonne journée
C’est juste ce que je crains plus que tout “les réactions à chaud”!
Non, pas en pure perte. L’atelier a rarement été aussi fréquenté, plus de 200 visites hier, pour 135 nouveaux visiteurs. Les réseaux sociaux sont un peu la rue, les sites des journaux et les blogs les boutiques, dans lesquelles on entre ou on n’entre pas. Mais il est indéniable que les réactions à chaud, les échanges ont plutôt lieu dans la rue. Surtout en ce moment.
Totalement d’accord avec les deux dernières phrases, et c’est en ce sens que je revenais ce matin.
Si les attentats nettement antisémites qui ont fait suite au carnage de “Charlie” dans la même journée, vont permettre de donner une signification particulière aux rassemblements hexagonaux du jour portés à l’international, en revanche, je maintiens que certains vont avoir à régler, in petto, la question de leur double jeu. Venir défendre la liberté d’expression, mais être de ceux, par ex comme responsables d’une grande chaîne de radio publique qui déposent Guillon et Aram…. j’ai vraiment, vraiment, un peu de mal. Quand je dis “ceux” je fais un lot, je veux dire dans leurs fonctions…. Chacun aura des exemples différents, mais allant sûrement dans ce sens.
Je lisais une réaction de Luz. Très lucide (c’est normal non? quand on s’appelle comme ça?) qui est bien obligé de dire sa surprise devant le raz-de-marée des anonymes, mais qui a bien du mal à cacher sa colère devant le reste. Les proches des assassinés doivent être mal, très mal…
Les conséquences vont être très paradoxales. A la fois de l’autocensure inévitable, en même temps, ou pendant un temps, ne soyons pas trop angéliques, un boulevard pour les irrévérencieux (talent ou pas!)
Si les réactions sont “tellement nombreuses” qu’il en est difficile de les suivre, sur les R.S…. est-ce que cela sert encore à quelque chose d’écrire ici? ( ce qui a la vertu, de laisser un peu de temps et d’espace pour développer, mais peut-être en pure perte.)
Les non pratiquants des réseaux sociaux of course. Là où la plupart des échanges ont lieu. voici par exemple, les réactions suscitées par ce billet dans les heures qui ont suivi sa parution (les publications son tellement nombreuses en ce moment qu’elles sont rapidement noyées dans le flux des nouvelles, à la différence du blog qui choisit son rythme).
Cécile : Il y a, oui, Philippe, des sujets tabou qu’il-ne-faut-pas-aborder-en-France, des mots qu’il-est-interdit-de-prononcer…et des relents orwelliens…
9 janvier, 15:44 ·
Johann Ce que tu écris là est fondamental, je m’efforce de le répéter là où je peux et surtout aux oreilles de ceux qui ont du mal à entendre que la critique envers les déviances religieuses est devenue une épreuve risquée – et mortelle, comme on l’a vu.
9 janvier, 16:48 ·
Marie-Hélène OUI,. Du premier mot jusqu’au dernier, je suis en accord total. Je t’embrasse (est-ce… correct ?) et je partage.
9 janvier, 18:12 ·
Eric : Globalement d’accord avec toi, cher Philippe, sur les élites intellectuelles qui ne font pas leur boulot et se contente de se faire voir sur les plateaux télé. En revanche je te trouve dur et pessimiste lorsque tu parles de parenthèse enchantée qui vient de se refermer, pour la période marquée par les Coluche, Reiser, Desproges. Je ne suis pas d’accord. Certains veulent la refermer mais d’autres se battent pour qu’elle reste grand ouverte. Sinon, autant remiser tout de suite nos feutres et nos stylos. Pour résister, il faut y croire et le vouloir !
9 janvier, 19:53 · J’aime
Philippe Tu es évidemment l’exception qui confirme la règle Eric. Et la créativité dont font preuve les caricaturistes ces jours-ci est plutôt rassurante. Mais la pression entretenue par les religieux en brandissant les accusations de racisme et d’antisémitisme n’en reste pas moins réelle.
9 janvier, 20:04 ·
Eric Oui, je suis d’accord avec toi. Je ne suis pas une exception et il faut remonter la pente et retrouver le niveau de liberté de nos glorieux aînés !
9 janvier, 20:05 · Modifié ·
Cécile Je ne pense pas qu’un Desproges d’aujourd’hui serait bienvenu sur les ondes ou sur un plateau télé. Peut-être dans un journal dit “alternatif” à petit tirage….
les non pratiquants musulmans ou les non pratiquant du “fil” informatique?
Merci Anne, tu me donnes l’occasion de relayer ici la lettre ouverte au monde musulman http://www.marianne.net/Lettre-ouverte-au-monde-musulman_a241765.html , lue et cliquée sur ton fil (c’est compliqué pour les non pratiquants, mais de nombreux papiers sont relayés et commentés par le biais des réseaux, y compris celui-ci).
Belle année à toi aussi. Toujours épaté de constater à quel point la magie de la technique peut rapprocher en quelques secondes des mondes si lointains physiquement.
Cher Philippe,
Ton petit clic sur mon post FB m’a renvoyé vers ton article ci-dessus, qui lui aussi me redonne courage.
Merci. Je partage ton propos. Que tu sentes la nécessité de commencer le dernier paragraphe par “Je ne méconnais pas le risque, en publiant cette humeur” dit assez là où nous en sommes.
Quant à ton autre article “Comment le peuple juif…”, envie de l’évoquer par le clin d’oeil du dessin de Charb “Intouchables 2″…
Belle année 2015 à toi malgré tout cela qui rend la formule des voeux étrangement décalée… mais l’amitié y est et l’estime toute entière.
Moi , ce que j’ai gouté dans cet article, c’est le retour du refoulé à travers le télescopage sémantique “Mehdi…croisé!”
Le bourdon de Notre Dame sonne en cas de deuil national.La situation peut faire sourire, j’ai eu la meme réaction, mais je pense que ça fait partie de la scénographie de ce type de manifestation.
Onfray et sa petite personne. je pense que c’est pour cela que Clopine l’aime bien!
Bien à vous.
MC
Lu les lignes d’Onfray dans Le Point.
Je l’avais entendu sur je ne sais quelle télé deux jours avant.
C’est incroyable comme il n’arrive pas à faire abstraction de sa petite personne, quelles que soient les circonstances…. et qu’il ne sait plus où donner de la tête avec les téléphones qui l’appellent du monde entier! et qu’il se sent plus utile (oui, il écrit “utile”) à répondre à une journaliste italienne qu’à être en bas dans la rue, même s’il regrette de ne pas y être (Onfray n’a jamais, jamais participé à la moindre manifestation….), qu’il a été lui aussi, si souvent! victime des caricatures, mais que bien sûr blabla…et bien sûr, qu’il a tout compris, avant et au-delà de tout le monde, mais que personne ne veut l’écouter, que personne ne comprend ce qu’il dit, que tout le monde lui en veut. Onfray, une victime de plus?
Je mêle ici propos entendus, télés, radios et propos écrits. Et mon énervement profond.
on lit aussi dans cet “article” digne de BFM Télé -juxtaposition de tout ce qui traîne- qu’un écolier “pense” qu’ils auraient dû, les tueurs, ne pas tuer tout le monde, mais seulement “Charlie”, c’est-à-dire dans cet esprit juvénile et fort confus, le responsable des blasphèmes (mot qu’il n’emploie pas, bien sûr). Ce “mot d’enfant” est reproduit tel quel, sans même dire que ça glace le sang. ” Je n’ai aucune pitié pour lui. Il a zéro respect pour nous, les musulmans. Mais ce n’était pas la peine de tuer douze personnes. Ils auraient pu ne tuer que lui. ” dit ce charmant jeune homme, qui décide du haut de lui-même de la dose de respect qu’il distille et du nombre convenable de morts.
Oui, il y a du souci à se faire, grave, comme ils disent les d’jeunes!
Philippe, je poussais la porte de l’Atelier pour inviter à lire cet article, in extenso. Vous m’avez devancée.
Il y a, quand même une question de méthode, chez ceux qui se disent “éducateurs”, “pédagogues” et autres “enseignants”, dont les lignes du Monde donnent une petite idée, mais dont je ne suis pas sûre qu’elle soit perçue comme une difficulté. Pour moi, c’en est une, et je me ramasse fréquemment des jugements de vieille réac (par ceux qui exigent d’ailleurs la “bienveillance”permanente!) aux antipodes de ce que je suis profondément et viscéralement. Il y a un côté “micro-trottoir” dans cet article, fort dérangeant. Certes, je comprends que l’on veuille donner la température, l’ambiance. Mais on ne peut pas dire qu’il y ait grand risque journalistique à aller entendre et reproduire à la lettre, les mots “d’une jeune fille de 6ème”! ou de quelque autre élève, parce qu’on a érigé [ce “on” me désole! et me désespère] au statut de “dogme” pédagogique qu’ils valent bien pour “opinion” comme n’importe quelle autre.
Et, bingo! que croyez-vous qu’il arrivât? “la liberté d’expression” des intégristes est affichée -par des ados, qui plus est- comme l’illustration de la liberté. Et que celle-là vaut bien celle-ci….
Et Dieudonné dans tout ça? comme aurait dit feu Jacques Chancel?
Sa parole en vaut bien une autre n’est-ce pas?
Sauf que l’équivalence mérite d’être analysée, ce que ne fait pas l’article du Monde, puisqu’il se contente de répéter les mots entendus. Quel intérêt?
Si la parole qui donne droit de vie et de mort sur les autres, celle qui décide de qui est humain et qui ne l’est pas, est une parole “libre” qui vaut comme tout autre…. ce que certains écoliers dans l’article, et certains autres articles rapportent dans la même “neutralité” coupable et irresponsable, alors, il y a encore du souci à se faire.
Il est devenu faute majeure dans les salles de profs et autres conseils de classe, sans parler des échanges entre collègues, de dire que, pour qu’un élève, lycéen, collégien, puisse construire une parole responsable (et non pas” libre” de dire toutes les conneries qui passent, désolée!) il faudrait lui donner les outils, d’abord, je répète, d’abord. Aujourd’hui, c’est-à-dire depuis des années, on fait juste l’inverse. On laisse dire, et l’on rame ensuite. Ce que Rousseau pouvait souhaiter pour une jeune pousse confiée à un ou plusieurs précepteurs généreux, bienveillants, et cultivés, n’est pas adapté à nos conditions actuelles (depuis 40 ans veux-je dire) d’enseignement, d’éducation.
L’école est devenue la chambre d’enregistrement des “opinions personnelles”, qui sont tout sauf personnelles, puisqu’au lieu de construire la personne, elles en font le réceptacle passif des pires lieux communs. Un (jeune!) collègue n’ayant, en ces jours de colère, rien d’autre à me dire – la tolérance en bandoulière !- que la formule éculée selon laquelle “la liberté des uns s’arrête où commence celle des autres”, je lui ai vertement répliqué, qu’en effet, les autres, ici les intégristes, ont bel et bien arrêté la liberté de douze personnes!
Apprendre dès le plus jeune âge que la liberté n’est pas la garantie de n’être pas stoppé dans son désir de faire-ce-qu’on-veut-parce-qu’on-le-veut-bien- et-qu’on-en-a-le-droit!! le droit!! que la liberté de parole, d’expression, de conviction, ne s’assortit pas d’un” droit” à disposer des autres (dans leurs consciences et leurs vies). Leur montrer que le rire, le sourire, la dérision, la caricature de tous les Charlie de par le monde, sont l’expression d’une intelligence très affinée, et d’une réflexion pesée…. En profiter aussi pour leur faire un petit topo historique, et reprendre avec eux, selon le niveau, l’histoire de la caricature de presse en France et ailleurs. L’horreur que ceux qui n’ont jamais manié que le fusil et la haine dans leur vie a permis, c’est la publication de très bons articles, ou très bons documentaires, ou magnifiques témoignages sur l’insolence aiguisée à la seule lame du taille-crayon.
Dernière petite chose : je ne savais pas si je devais rire ou pleurer (de rage, d’impuissance) en entendant que le glas a sonné à ND de Paris en l’honneur de Charlie! eux qui bouffaient du curé, sans jamais avoir tué aucun chrétien….
Et je pense à Brassens “Mourir pour des idées, d’accord mais de mort lente”. On peut toujours penser que la mort lente commence au début de la vie… ou avec les combats que l’on mène, mais elle fut, pour eux d’une violence et cruauté inouïe
Un papier du Monde sur le sujet : http://abonnes.lemonde.fr/societe/article/2015/01/10/a-saint-denis-collegiens-et-lyceens-ne-sont-pas-tous-charlie_4553048_3224.html
extrait : “Difficile, pour les plus jeunes, d’articuler le respect de la vie avec ce qu’ils considèrent comme une atteinte à l’islam. « J’ai jamais vu dans ma religion qu’il fallait tuer », explique Mehdi, 16 ans, croisé avec deux camarades non loin du lycée Paul-Eluard, où tous trois étudient. « Il y a des élèves qui disent qu’à Charlie, ils l’ont cherché », le coupe Yohan. « Je ne suis pas d’accord avec le contenu [des caricatures], mais je suis contre l’attentat », affirme Yacine, avant d’ajouter : « Mais les dessinateurs, ils ne sont pas blancs dans cette affaire. »
Ce que tu écris là est fondamental, je m’efforce de le répéter là où je peux et surtout aux oreilles de ceux qui ont du mal à entendre que la critique envers les déviances religieuses est devenue une épreuve risquée – et mortelle, comme on l’a vu.
il faut oser dire en effet que la religion musulmane a besoin de se constituer un corps de penseurs qui ne soient pas “hors sol”, car des intellectuels de haut niveau, des universitaires qui s’entreglosent comme dit Montaigne, elle en a. Mais, formés à la rigueur intellectuelle et à l’usage de la raison tout en sachant parler au pratiquant honnête, il en faut des décennies pour en “fabriquer”, il faut des décennies pour faire couler dans les veines du commun des mortels des réflexions, pour ne pas dire des réflexes de pensée, au sens d’une culture, qui sont peut-être aux antipodes de ce qu’on lui a transmis par la “tradition”, le “dogme”. La religion chrétienne connait cela, ce dur et long, et jamais gagné (penser aux manifs récentes) combat contre l’obscurantisme. L’école française devrait, aurait dû, doit,devait, devra, on ne sait plus, relever ce gant là. Apprendre non pas à ce que chacun dise ce qu’il veut, ce qui lui passe par la tête, ce dont il a envie, bien certain qu’il n’en sera pas blâmé parce que “toute opinion est respectable”….. et qu’on peut le laisser impunément formuler des “avis” plutôt qu’élaborer des raisonnements, dans lesquels il ne sera pas honteux d’en savoir plus que moins, où il ne sera pas glorieux de sacraliser l’ignorance et la bêtise et fustiger les savoirs….. toutes ces “conneries qui ne servent à rien”…. croyez-moi, je sais ce que je dis. La vigilance à l’égard de tous les avachissements et facilités d’opinions, ne jamais laisser passer l’ombre d’un iota d’une once de fanatisme qui ne dit pas son nom, de haine qui se pare des atours du “j’ai bien le droit de dire ce que je pense”, “c’est mon avis” et autres fariboles que l’on entend quotidiennement et qui tiennent lieu de valeur, alors qu’il ne s’agit que de la négation de l’idée de valeur.
Tiens, je sens que je m’énerve….