Parmi les mots reçus depuis la publication du Malais de Magellan, il en est un qui m’a particulièrement touché, c’est celui de Michel Chandeigne, l’éditeur du magnifique Magellan, ici chroniqué il y a quelque temps. Cet éminent spécialiste de la littérature et de l’histoire du Portugal me signale que l’an prochain sera fêté le cinq centième anniversaire du départ de l’expédition. Il est possible qu’à cette occasion ressorte la controverse qui oppose les historiens sur la place que devrait ou non occuper Henrique (ou Enrique) de Malacca dans les livres d’Histoire.
Une controverse qui réjouit forcément l’auteur du Malais de Magellan, lequel voit remonter à la surface ces dernières semaines des recherches jusqu’alors enfouies dans les profondeurs du web. Honnêtement, en débusquant cet épisode, un peu par hasard, en feuilletant une improbable Encyclopédie universelle des explorations au cuir râpé, je n’imaginais pas que l’affaire était prise très aux sérieux par une partie des historiens de la planète, en particulier dans le Pacifique.
On me parle du Magellan de Stefan Zweig, que je n’ai pas lu, et je découvre qu’une série d’ouvrage a été consacrée à Henrique de Malacca de l’autre côté de la terre, qu’il est un héros aux Philippines. Pour l’heure, la meilleure synthèse publiée en français me semble résider dans un excellent papier, qui ne tranche pas, mais donne de précieuses informations sur l’état des recherches et des croyances sur le sujet.
Les lecteurs du Malais peuvent s’y référer plus sûrement qu’à la fiche wikipédia consacrée à Henrique, qui chauffe également. C’est une impression étrange que de se glisser dans une zone d’ombre de l’Histoire et d’entendre ensuite cette Histoire vous répondre en écho. Vous approuver, vous contredire. Le livre de Léonard et de Louise paraîtra peut-être un jour finalement. Sait-on jamais ?
Mais pour l’heure l’auteur est parti ailleurs. Entre Machiavel, Paracelse, Vinci ou Cortès, tous contemporains, il fouille les bibliothèques, les archives, les traités, pour débusquer les documents qui circulaient dans les années 1530 à l’état de manuscrits, et qu’un jeune imprimeur et une nonne défroquée auraient pu avoir envie d’imprimer. L’été sera long et studieux. Mais il faut un peu de temps pour débusquer une pépite. Soyons patients.
Portez-vous bien