Les dernières commandes honorées (dont un sujet sur l’histoire du port de Nantes à paraître au printemps dans la revue 303) l’heure est venue de redonner vie à Léonard Cabaret et Louise de Chauvigny, dont les aventures ont obtenu le succès d’estime qu’elles escomptaient mais mis en lumière une certaine sécheresse de l’auteur. Auteur qui reconnaît volontiers avoir un peu négligé ses personnages au profit d’une contextualisation parfois abusive (qui n’est pas pour autant exempte d’erreurs, nous y reviendrons) et d’une attention maniaque aux ressorts dramatiques. Il est donc temps de remettre l’ouvrage sur le métier pour donner un peu de chair à ces personnages dont les aventures devraient, si tout va bien, se déployer en trois tomes regroupés à terme en un volume.
Aprés m’être replongé dans les mentalités de l’époque en relisant (avec grand plaisir) l’Heptaméron de Marguerite de Navarre, je me suis lancé en décembre dans une nouvelle recherche pour imaginer la bibliothèque (à l’époque on disait la librairie) de cette femme de lettres dans son château d’Alençon. C’est en effet dans cette bibliothèque que je souhaite démarrer ce second tome, dans laquelle Louise va découvrir l’édition de Simon de Colines du voyage de Magellan. Ceci pour être parfaitement raccord avec le Malais. Je n’en dirai pas plus pour le moment, parce qu’en fait je n’en sais guère plus. Sinon que Louise, en cette année 1534, soit cinq ans aprés la premier opus, est devenue la libraire attitrée de Marguerite et que Léonard a ouvert un atelier d’imprimerie à Nantes. L’idée générale restant d’être le plus pointu possible sur le contexte historique, l’évolution des techniques, les détails de la vie quotidienne, l’histoire des mentalités, mais très libre sur les ressorts dramatiques, sur l’évolution des personnages fictifs, que sont Louise, Léonard et Guillaume le graveur.
C’est la raison pour laquelle je prends un soin particulier à configurer cette bibliothèque, cherchant un maximum de sources, notamment iconographiques comme cette reconstitution en trois dimensions de la bibliothèque de Montaigne. Il s’agit aussi de la situer dans le château d’Alençon. Dans le Malais, cette bibliothèque, confiée à Léonard, se situe dans le palais d’été, mais la découverte de travaux d’un historien alençonnais – qui a fait un travail remarquable sur le château en dépit de la faiblesse des sources – va vraisemblablement me conduire à la bouger, parce que la localisation de ce palais d’été et même son existence, ne sont pas ausssi assurées que je l’imaginais. C’est un peu la magie de ce “work in progress” qui permet d’affiner les choses au fur et à mesure du travail.
La bibliothèque risque donc de s’installer dans le pavillon ci-dessus représenté. Pavillon qui s’appuie sur les deux tours du châtelet d’entrée. D’ici à ce que la bibliotèque se retrouve dans une des tours il n’y a qu’un pas. Ce serait un clin d’oeil à la bibliothèque de Montaigne qui me conviendrait assez bien. Nous verrons au moment d’attaquer le texte. En 2019, c’est à dire demain. Cinq cents ans aprés le départ de l’expédition Magellan, ça ne s’invente pas.
Bon vent à tous pour cette année qui commence.