Louis XVI est du Voyage

Mise en page 1L’une des curiosités du prochain Voyage à Nantes, qui se déroulera du 28 juin au 1er septembre, est l’ouverture au public de l’un des salons les plus secrets du royaume : le Cercle Louis XVI. L’ancienne « Chambre littéraire de Nantes » fondée en 1760 par le duc d’Aiguillon et le marquis de Becdelièvre, président de la Chambre des comptes de Bretagne et transformée en 1769 en « Cercle de Société » n’est rien moins que le plus ancien Cercle de France. Il est installé dans un magnifique appartement de 450 mètres carrés de l’hôtel Montaudouin, dans un immeuble dominant la place… Louis XVI.

le veilleurLes organisateurs du Voyage à Nantes ont, semble-t-il, obtenu l’ouverture au public de ce cercle très privé, que cinq Républiques n’ont pas réussi à ébranler, en proposant un évènement rarissime : l’exposition de l’un des tableaux de Georges de La Tour, propriété du Musée des Beaux-Arts, Le Vielleur, qui fera sa première apparition au terme d’une patiente et méticuleuse restauration. Mais attention il faudra sans doute faire la queue pour pénétrer dans les salons feutrés où les aristocrates de l’Ouest se réunissent depuis deux siècles et demi, en toute discrétion, pour « assister à des conférences à caractère géopolitique, artistique ou historique », jouer au bridge, au billard où commenter la vie littéraire.

Le Cercle Louis XVI sera l’une des cinquante étapes de ce parcours urbain long d’une quinzaine de kilomètres – matérialisé au sol par une ligne verte – qui entend faire de Nantes une destination singulière chaque été. Mais si quelques curiosités patrimoniales sont au menu, les expositions et performances d’artistes contemporains n’en restent pas moins le principal prétexte, à l’image de la création « Follow the leaders » sur laquelle travaille actuellement l’Espagnol Isaac Cordal et qui sera installée place du Bouffay. Il s’agit, si l’on comprend bien, d’une représentation de ce qui nous attend si nous suivons sans discernement les prophètes du libéralisme. Brrrrrr.

Cordal

Le menu de cette édition, à petit budget en 2013, trois millions d’euros, est assez copieux. Il inclut comme l’an dernier un vaste restaurant en plein air, installé sous des serres agricoles décapotables aux confins de l’île de Nantes. Voilà de quoi épater les amis pendant l’été et s’empailler joyeusement sur la pertinence de dépenser l’argent public en fantaisies diverses et variées en période de crise.

Illustrations : “Le voyage à Nantes”, copyright Théo Mercier et Erwan Fichou, “Le Veilleur” de Georges de La Tour, “Follow the leaders”, Isaac Cordal. Oeuvres pour le VAN sous copyright.

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