Chaffoteaux et Maury, c’est comme Moulinex, un leurre, un habillage marketing pour donner l’impression qu’on achète du matériel éprouvé par les ans. En cherchant un peu on découvre que la marque a été vendue, avec les meubles, à quelque aventurier exotique. Pour autant le client grégaire, quand on lui propose une chaudière Chaffoteaux et Maury, se sent plutôt en confiance, comme pour un poêle Godin, c’est humain.
Erreur grave. Parce que pour la seconde fois en trois ans, le client en question va devoir changer la carte électronique de sa chaudière Chaffoteaux et Maury. 400 boules. Tout ça parce qu’un tout petit machin, qui vaut 1,50€, a pété. Le réparateur ne peut rien faire, c’est soudé à la machine, au millième de millimètre. Donc il l’a dans l’os, il faut changer la carte, pour la troisième fois en dix ans. Merci.
Il est évidemment impossible de prouver qu’il s’agit d’obsolescence programmée. Le fabricant peut plaider le hasard, la mauvaise pioche. Mais bon, il y a, à tout le moins, de la désinvolture, si ce n’est un calcul. Sans entrer dans les détails techniques, nous dirons que la fragilité de certains éléments, le manque de fiabilité des soudures sont des tares rédhibitoires pour des engins appelés à tourner six mois de l’année.
Le problème c’est qu’il est interdit de dire du mal d’un commerçant en France. Ce peut être poursuivi par les tribunaux. Vous vous souvenez peut-être d’une bloggeuse qui a pourri un restaurant l’an dernier. Poursuivie, elle a écopé de 1 500€ d’amende. C’est sans doute une des raisons pour lesquelles les consommateurs sont aussi timides. Même si c’est un fonds américain, semble-t-il, qui a pris le contrôle de la maison désormais basée en Italie.
Mais il n’est pas interdit au polygraphe de dire que sa chaudière Chaffoteaux et Maury a pété trois fois en dix ans. Et d’inviter chacun à méditer cette information lors de son futur changement de machine.