C’est l’histoire d’un vieux routier de l’édition parisienne, Robert Dubois, à qui une jeune stagiaire offre une liseuse électronique pour consulter plus confortablement les manuscrits qui lui sont envoyés chaque semaine. Un cadeau qui va bouleverser la vie de cet éditeur en fin de carrière dont la maison est, comme toutes les autres de la place, confrontée à la crise de l’édition .
C’est drôle, émouvant et plutôt bien écrit. Outre un tableau de moeurs de l’édition parisienne, quelques réflexions sur les manies des auteurs, le jeu des attachées de presse, celui des représentants, l’angoisse des libraires… ce petit roman sans prétention propose une réflexion amusée sur les évolutions possibles de l’écrit avec l’arrivée d’internet. Notre éditeur décide ainsi de se lancer dans l’aventure d’un nouveau medium en ligne, dont il confie la conception aux stagiaires de la maison, des jeunes gens issus de l’école normale supérieure ou de sciences po. Et ouvre des pistes aussi loufoques qu’inventives pour imaginer ce que sera demain notre rapport à l’écrit lorsque nous serons tous équipés de liseuses, de tablettes ou d’engins portables, comme celle de confier à de grands écrivains la tenue de chroniques quotidiennes, de devinettes ou de feuilletons.
La lecture de ce petit livre m’a donné, en ce début d’année, une idée pour élargir la géographie de ce blog et continuer à en explorer les possibilités, dans la limite des mes maigres connaissances de l’outil. Il s’agit d’ouvrir une page éphémère pour soumettre, chaque jour si possible, au visiteur, une note extraite des carnets sur lesquels je relève depuis des années les passages, les saillies débusquées au cours de mes lectures. Cette citation sera accessible en cliquant sur la photo du carnet sur la colonne de droite (pour l’heure il faut cliquer sur le lien au pied de l’image).
Pour des raisons pratiques (il serait trop lourd et trop chronophage de créer une page chaque jour) cette citation sera éphémère et disparaîtra chaque fois qu’elle sera remplacée; il en ira de même pour les éventuels commentaires, prolongements ou réactions. Ce qui pourra peut-être laisser place à une plus grande spontanéité, à une plus grande liberté de ton. Nous verrons bien.
Je ne relaie pas ce papier sur les réseaux sociaux, histoire de tester pendant quelques jours cette configuration, et de l’améliorer au besoin. Au plaisir.
Ce blog 2014 s’annonce sous des auspices qui me plaisent bien ! Ton idée du carnet de notes, son caractère léger et éphémère, qui peut cacher des réflexions profondes, me séduit. Qui vivra verra comment vivra ce carnet, l’accueil qui lui sera réservé. Mais je sens que je vais volontiers cliquer sur lui.
Non Pascale, c’est une innovation pour l’an 2014. Il n’est pas exclu que cette nouvelle fenêtre me soit utile pour quelques notes de lecture en cours. De ces livres qui n’inspirent pas nécessairement un billet, mais dont une phrase, un passage vous a plu. La faiblesse de la procédure est qu’une citation chassera l’autre, mais en même temps c’est une bonne nouvelle. Cela ne remplacera pas les carnets en papier, mais donnera juste un peu de visibilité aux auteurs qui y sont couchés.
Si ça, ça ne s’appelle pas des bonnes résolutions de début d’année, je n’y connais rien…
Un doute m’envahit. Voulez-vous dire, Philippe, antérieurement à votre proposition d’aujourd’hui, qu’il y avait toujours eu la possibilité d’aller découvrir une citation et un passage dans ce Carnet de Notes à droite? et que vous y avez ajouté la possibilité d’y répondre? j’ai dû manquer quelque chose si c’est le cas! comme quoi il ne faut jamais minimiser l’incurie de ceux (celle(s)) qui se présentent devant un écran!
Je me souviens avoir lu ce roman de P.Fournel lors de sa parution, il m’avait d’autant plu que je l’avais entamé sur une ambiguïté, pire, une confusion. Dans sa première édition brochée, sans image en première de couverture évidemment. Le titre m’attire. J’avais déjà lu, dans le plus grand bonheur “Les Petites Filles respirent le même air que nous”, “Poils de Cairote”, “Chamboula”, de cet oulipien très sportif. “La liseuse” c’était donc, au choix, une femme qui lit (plus doux que lectrice), un petit châle que la même met sur ses épaules pour les protéger pendant ladite lecture, éventuellement un synonyme fournelien de la veilleuse, petite lumière éclairant la page de cette Liseuse vêtue de sa liseuse. Je me dis d’ailleurs que ce halo minuscule est un bel exemple de ce que l’égoïsme nécessite l’altruisme (pour se livrer au plaisir coupable de la lecture solitaire, il faut en protéger ses proches!). Bref, j’entame comme une promesse de plaisir assuré ce court roman.
Le plaisir fut assuré, mais pas du tout comme prévu. Il y avait un quatrième sens au mot Liseuse, un sens impratiqué pour moi, puisque désignant un objet impraticable. Belle surprise. Mais, j’en veux un peu aux éditions Folio, si, comme je le vois par l’illustration, la 1ère de couverture ne laisse plus le temps à ce faux pas de se rectifier, quelques pages quand même en ce qui me concerne, et “livre…” tout de suite son secret. Mais ravie de voir que cela n’a entamé en rien l’impression générale. Un petit objet de lecture en effet très réussi. Merci Philippe d’avoir ravivé le souvenir.
Deux petites choses complémentaires. Sur la forme tout d’abord : il n’est ni dans les moeurs de l’édition, ni dans celui de la presse, de faire état de sa cuisine interne. On pose les changements sans s’en expliquer. Si je le fais ici, si j’expérimente en direct, c’est parce qu’il s’agit d’un atelier, d’un laboratoire qui se donne la possibilité d’essayer, de se tromper, de se repentir. Sur le fond. Il me semble que cette nouvelle entrée, va conduire à une modification heureuse. Un clin d’oeil quotidien, léger, et sans contrainte, et et des billets moins fréquents, peut-être un peu plus travaillés, où pourront, le cas échéant, se déployer des échanges plus aboutis. Je n’en sais rien mais j’ai envie d’essayer.
Notez que la conversation, qui présente les derniers échanges sur la colonne de droite, permet de connaitre les dernières réactions, sur quelque page qu’elle porte.