L’une des saveurs du travail artisanal est de faire face à des situations inattendues, de résoudre des problèmes imprévus qui se dressent parfois sur le chemin d’une réalisation, paralysent un chantier. L’indisponibilité de mon éditrice préférée me conduit depuis quelques jours à prendre en charge l’ensemble de la chaîne de production du Malais de Magellan*. Dans un délai extrêmement court puisque j’ai eu la témérité d’annoncer parution pour le début du mois d’avril.
C’est à la fois vertigineux et excitant puisque cette publication va faire du polygraphe un éditeur à part entière et de l’Atelier une maison d’édition en mesure de conduire une publication de A à Z. Ce concours de circonstances est, en outre, un parfait écho au contenu du texte, qui évoque l’édition tumulteuse d’un récit de voyage dans une imprimerie alençonnaise au début du XVIe siècle.
Pour l’heure deux préoccupations majeures : régler les problème d’impression (devis, maquette, choix définitif du papier, de la couv) et obtenir un ISBN (international book serial number) pour faire entrer l’objet dans le champ des radars. Le premier travail est en cours, l’imprimeur choisi, mais le devis doit encore être précisé avant la mise en chantier de la maquette. Pas vraiment d’inquiétude de ce côté puisque le cahier des charges est assez simple (sur le modèle d’un précédent ouvrage, composition en garamond). Le travail n’en est pas pour autant terminé, loin s’en faut, avant la dernière chassse aux coquilles et la signature du BAT (bon à tirer). Pour l’ISBN, le délai annoncé est de trois semaines, ce qui entre dans le calendrier.
Côté bonne nouvelles, la linogravure de Claude Lefebvre, prévue en frontispice, est tirée et le logo éditeur réalisé (peut-être encore quelques modifs dans les gris). La souscription lancée jeudi 22 février pour financer l’impression marche bien (39 commandes ce dimanche matin sur les 50 exemplaires réservés). Beaucoup par amitié évidemment, mais c’est ainsi qu’a démarré mon premier forfait qui a, somme toute, connu une carrière honorable. Le texte lui, reste sage dans son coin, à l’exception de quelques corrections mineures, pour faire place à l’argument, ce délicat résumé censé mettre l’eau à la bouche du lecteur.
Pour les visiteurs de passage qui n’ont pas suivi la genèse de ce petit roman, le voici :
*Printemps 1529, alors que l’Eglise s’apprête à faire rôtir ses premiers imprimeurs, un jeune typographe d’Alençon, Léonard Cabaret, découvre l’existence du manuscrit d’Antonio Pigafetta, l’un des dix-huit rescapés de l’expédition Magellan. Encouragé par Clément Marot, le poète attitré de Marguerite de Navarre, épaulé par une nonne en rupture de couvent, Louise de Chauvigny, il va tenter de coucher sous la presse ce récit fabuleux dont seuls quelques princes ont jusqu’alors connaissance. L’étude du manuscrit attire l’attention de Louise sur un esclave, le Malais de Magellan, héros malgré lui de l’une des aventures les plus folles de l’Histoire.
Il reste, ce dimanche 25 février, quelques ouvrage en souscription (12€) pour celles et ceux qui n’ont pas reçu la notice. Il suffit d’un courriel à l’adresse indiquée au bas de la colonne de droite. Je tâcherai de donner des nouvelles de l’avancement du chantier au cours du mois de mars.
Bon dimanche.