The talk of the town

Emouvant papier dans le « New-Yorker » du 29 avril sur les attentats de Boston, que Laurent et Marie ont eu la gentillesse de rapporter d’une escapade à New-York.  Chacun le sait, nos représentations sur les Etats-Unis méritent d’être inlassablement revisitées, pour nous départir des clichés récurrents et insistants qui polluent notre regard sur ce pays qui n’en est pas un, ou plutôt qui n’est pas un.

new-yorkerLa chronique hebdomadaire « the talk of the town » du New-Yorker est une bonne façon de se rafraîchir les neurones, de capter l’air du temps propre à la côte Est. Elle était donc consacrée la semaine dernière à Boston, cette ville « insulaire », jalouse de son histoire et de sa singularité. “You can spend years, or even decades in Boston, without feeling like a Bostonian commente George Packer, l’auteur du talk, qui ajoute “the city has thousand charms, but it has always been easier to like than to love.”

Et pourtant il s’est passé quelque chose d’inattendu dans les minutes et les heures qui ont suivi l’attentat. Tout le monde s’est immédiatement mobilisé, dans le calme et avec détermination.  « A pediatric résident who had almost finish the race jumped over the barricades and evaded the police to tend the victims ». Suit une série d’exemples qui révèle une solidarité tranquille et attentive à la manière américaine, un peu boy-scout mais diablement efficace. Le papier se termine par la mail d’un habitant qui ne s’était jamais vraiment senti chez lui dans cette ville d’apparence un peu froide. « In terms of attitude, I often identify more with the people of San Francisco or New-York than with those of Boston. But when the marathon bombers Strock, I took his personality. They attacked my city. I felt a real kindship, a real connection with the people of Boston, all the people of Boston. And I realized that I don’t just live here. This is my home.”

On peut évidemment gloser sur ce sentiment de fraternité qui soude une communauté dans l’épreuve. Mais le témoignage de Laurent et Marie sur leur récent séjour à New-York, où ils ont presque regretté de ne pas avoir emmené leurs enfants, tant ils ont goûté à l’atmosphère détendue à New-York, à la gentillesse des habitants, à leur prévenance, dans une ville qui a su se débarrasser du stress urbain qui prévaut à Paris, en chassant notamment les automobiles, confirme l’impression de détente que les Américains ont su instaurer dans leurs grandes villes de l’Est.

La lecture du New-Yorker, où il est aussi question cette semaine d’un nouveau restaurant français, « Le philosophe » où le client gagne un repas gratuit s’il est capable de citer tous les philosophes hexagonaux « de Montaigne à Derrida », montre s’il était besoin, qu’il est toujours imprudent de porter un jugement unique et définitif sur les Américains, qui, peut-être plus encore que tous les autres peuples, est un composé rétif à toute caricature. Voilà qui m’enchante, avant d’entamer un travail sur les Etats-Unis des années quatre-vingt.

 

3 réflexions sur « The talk of the town »

  1. Pascale

    Yes! un restaurant yankee où l’on peut passer un quizz sur la vieille Europe dans ce qu’elle a de plus délectable, de plus inutile, et donc de plus précieux! j’arrive! (merci d’ouvrir une souscription pour le billet d’avion.)

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